Le chef de l’Etat a reçu hier au Palais présidentiel le secteur privé national qui a étalé ses inquiétudes et ses attentes au Président Macky Sall
De 16 à 18 heures, les échanges ont tourné autour de la situation socio-politique actuelle. Même si le Président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), Adama Lam, a été désigné pour porter la parole des hôtes du Président, la parole a été libérée et tous les responsables ont exprimé leur opinion.
Pierre Goudiaby Atépa (Cis), Mbagnick Diop (Meds), Baïdy Agne (Cnp), Idy Thiam (Unacois), Mor Maty Sarr (Ges)… ont fait au chef de l’Etat un compte rendu de la rencontre qu’ils ont eue avec la plateforme des Forces vives de la Nation(F24), rapporte L’Obs
D’abord, la préoccupation majeure du F24 est relative à la question de la candidature de Macky Sall à la Présidentielle prévue le 25 février 2024. D’après l’organisation qui combat le troisième mandat, la seule garantie de la paix au Sénégal reste le renoncement de Macky Sall à sa candidature. Ensuite, les responsables du patronat sénégalais ont rapporté au Président Sall l’exigence du F24 relative à la libération des «détenus politiques» et des personnes arrêtées lors des manifestations du 1er au 3 juin dernier. Par ailleurs, la transition a été vite trouvée pour dénoncer l’interdiction des manifestations du F24 prévues ce vendredi 9 à la Place de la Nation et samedi 10 juin sur la Vdn.
C’est dans une ambiance joviale et avec une grande fermeté que le chef de l’Etat a apporté des réponses aux interpellations du patronat. Macky Sall a commencé par afficher sa sensibilité aux l’Association des commerçants et industriels du Sénégal (Acis), Khadim Sylla. Ces derniers ont plaidé pour la création des meilleures conditions qui leur permettent de poursuivre leurs activités dans la paix. Ils ont rappelé que cette période de Tabaski est une occasion pour les commerçants de tirer leur épingle du jeu économique.
Entouré de son Premier ministre Amadou Bâ, du ministre des Finances, Moustapha Bâ, du ministre et porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana…, le chef de l’Etat a clairement indiqué qu’aucune manifestation ne sera tolérée en cette période. D’abord, parce que toutes les familles qui ont perdu des proches n’ont pas encore fait le deuil. Pis, certains défunts ne sont pas encore enterrés. «Il est hors de question de laisser les gens créer les conditions d’une situation qui met en péril des vies», appuie Macky Sall. Ensuite, le Président a mis sur la table l’approche de la Tabaski pour motiver l’interdiction des manifestations. Il a expliqué que les commerçants ont besoin de quiétude, de même que les populations pour préparer cette grande fête musulmane.
La transition est vite trouvée pour le chef de l’Etat pour évoquer la question de la libération des «détenus politiques» et des personnes arrêtées lors des dernières manifestations. Sur ce point, Macky Sall n’est pas loin d’une position radicale. Même s’il dit être favorable à la libération des mineurs sous conditions, il a juré que la loi sera appliquée contre ceux qui ont assumé des pillages et des casses sur les réseaux sociaux. «Douma def louy yaakh reewmi ! Je ne poserai aucun acte qui fragilise l’Etat», s’est engagé Macky Sall devant ses hôtes. Il a expliqué être le garant de l’Etat de droit et de la sécurité des biens et des personnes. A ce titre, aucune concession ne sera faite pour préserver l’Etat et les populations.
«Pas question de cautionner des actes qui font s’écrouler l’Etat», a-t-il juré en substance. Sur la question de sa candidature évoquée par le F24, le chef de l’Etat a rappelé : «Cette question relève de ma seule volonté, surtout que le Conseil constitutionnel m’en donne le droit… »