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loupe

Arrêtons notre « Tapalé national »

Ces enfants de la rue, dans la rue, comme disait le défunt  Babacar Touré. Nous pouvons ajouter les enfants par la rue, pour la rue, pour la délinquance juvénile, puisque c’est la conséquence finale.

Eux, ce sont nos tragiques talibés, car il n’y a de tragique que l’innocence fini. Ils sont là revenus, remplissant joyeusement nos rues, nos avenues, notre quotidien.

Dans le cadre de notre « tapalé national » on avait claironné et fort médiatiquement qu’on allait les retourner chez eux.

Comme s’ils avaient un chez eux, connu, loti, mieux que les taudis nauséabonds et fétides des faubourgs marginalisés, où ils ne connaissent que la violence symbolique des dons, des offrandes rituelles.

Ceux sont ces enfants-soldats de la pauvreté, de la violence alimentaire, sanitaire, de l’obscurantisme scolaire occidental qu’ils ne verront pas poindre à l’horizon de leurs jeunesses.

 Ils sont seuls contre tous, contre la religion, contre l’espoir d’une vie meilleure, d’une éducation scientifique, d’une société qui les clochardise.

Ils sont les appâts accrochés aux hameçons de la vie de personnes avides de promesses pseudo religieuses qui les jettent en pâture aux esprits malfaisants.

Ils n’ont ni horizon ni espérance, leurs seuls certitudes reste l’incertitude. La république, notre république en a pourtant besoin et en aura toujours besoin pour ses bon ou sombres désirs, car ils sont les intermédiaires, dit-on efficaces, irremplaçables pour atteindre les objectifs des Bourgeois.

Beaucoup de recommandations les ciblent comme un des leviers les plus essentiels pour la satisfaction des rêves même les plus sataniques et là une question s’impose.

Lorsqu’on est capable de sang-froid, de détourner un malheur sur d’innocents jeunes enfants à peine nés, pour on ne sait quelle raison, parce qu’ils servent de boucliers affirme-t-on sans oser se l’avouer la toute-puissance de la sérénité de notre bestialité, ne mérite-t-on pas alors les bancs du tribunal pénal international ?

Alors arrêtons notre fausse religiosité, notre « Tapalé national ».


En procédant de la sorte tous les jours, toutes les semaines, tous les mois, nous sommes en vérité dans la puissance du faux.

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