En conférence de presse conjointe ce mercredi, dans les locaux du SAEMSS, les deux syndicats d’enseignants ont haussé la voix pour se faire entendre par les autorités étatiques et particulièrement le ministre de la Fonction publique. A noter qu’ils sont dans leur second plan d’action. Représentés respectivement par El Hadji Malick Youm et Ndongo Sarr, ils ont eu à dénoncer de nombreux manquements en rapport avec la carrière de plusieurs catégories d’enseignants.
Selon le Syndicat Autonome des Enseignants du Moyen et du Secondaire du Sénégal (SAEMSS) et le Cadre Unitaire syndical des Enseignants du Moyen Secondaire (CUSEMS), le Gouvernement du Sénégal a décidé de faire l’omerta totale sur les accords signés avec le G7 le 26 février 2022. Ce faisant, ils n’ont cessé d’interpeller les autorités afin que le Comité de suivi des accords (COMSA-22) soit convoqué par le ministre de la Fonction publique. A cet effet, ils rappellent que malgré les innombrables interpellations, le ministre de la Fonction publique ignore les règles élémentaires de la loi 61-33 du 15 juin 1961 : « L’actuel ministre de la Fonction publique, Gallo Ba, devait normalement, après sa nomination à ce poste, recevoir les syndicats ne serait-ce que pour échanger sur les préavis qui ont été déposés depuis le début de l’année 2023.
Malheureusement, voici un ministre qui ignore les règles élémentaires de la loi 61-33 du 15 juin 1961, qui dit clairement que les syndicats représentatifs doivent être reçus par le ministre de la Fonction publique après le dépôt des préavis. Malheureusement, il n’a jamais convoqué le Comité de suivi des accords », disent les syndicalistes. Soulignant le refus systématique du Gouvernement de les recevoir, le SAEMSS et le CUSEMS prennent l’opinion publique nationale et internationale à témoin et précisent que lesdits accords ont un rôle prépondérant à jouer sur la carrière de plusieurs catégories d’enseignants, à savoir les décisionnaires, dont le statut mérite d’être revu, les professeurs de philosophie, les chargés de cours, les bénéficiaires de mise en position de stage et les professeurs contractuels qui attendent « avec
impatience » leur formation à la FASTEF. Il s’y ajoute la formation des MEPS, l’examen de la situation des METP, la lenteur dans le virement des prêts au logement, le paiement des rappels et la mise à disposition des parcelles non viabilisées. Par ailleurs, ils ont tenu à alerter sur les actes de « provocation du Gouvernement » notamment avec les nombreuses arrestations de leurs camarades enseignants : « L’illustration la plus éloquente de ces dérives des autorités gouvernementales demeure le nombre élevé d’enseignants arrêtés sur la base de motifs fallacieux et qui croupissent présentement dans des geôles. Le dernier exemple est celui de Serigne Saliou Guèye, Professeur au CEM de Scat Urbam, accusé à tort et emprisonné. Les collègues Abdoulaye Diatta et Cornet Lambal du lycée de Diouloulou suspendus pour une durée de 4 mois avec une réduction à moitié du salaire et traduits en Conseil de discipline pour révocation ». Devant une pareille situation qu’ils qualifient de « dérives des autorités », de « mesures abusives » et « indignes », le SAEMSS et le CUSEMS décident conjointement de poursuivre leur plan d’action consistant à observer une grève totale et le dépôt d’une lettre ouverte aux partenaires sociaux et aux PTF ce jeudi 1er juin 2023. A rappeler qu’ils avaient tout de même commencé ce plan d’action depuis mardi dernier avec un débrayage à 9 heures qu’ils ont réitéré encore le mercredi 31 mai par un nouveau débrayage à 10 heures suivi d’une conférence de presse après consultation des assemblées générales d’établissements.
Mamadou Sow (Stagiaire)