‘’Taxawu Senegaal’’ confirme sa volonté de prendre part au dialogue qui s’ouvre ce mercredi au Palais. Khalifa Sall qui s’en est longuement expliqué, semble avoir enfoncé une porte grande ouverte. Pouvait-il en être autrement pour l’ancien maire de Dakar dont le destin politique se joue à travers ces pourparlers. Révoqué de la mairie de Dakar, radié des listes électorales, politiquement désarmé, il vit une sorte d’état de nécessité qui le pousse littéralement dans les bras de Macky Sall.
Condamné en mars 2018 à une peine de 5 ans de prison ferme, Khalifa Sall a perdu son éligibilité au regard des dispositions du code électoral, depuis que cette décision de justice a acquis valeur de la chose jugée. Ainsi, sans une loi d’amnistie ou une révision du code électoral favorable à sa réintégration, le leader de ‘’Taxawou Senegaal’’ serait encore le grand absent de la prochaine élection présidentielle.
L’ancien maire de Dakar qui a vécu cette situation en 2019, risquerait, le cas échéant, de rejoindre le grand cercle des nombreuses personnalités politiques qui auraient pu être président de la République mais, qui n’ont jamais eu la chance de prendre part à une élection. Il a déjà 67 ans et, le temps joue contre lui. Son sort serait d’autant plus regrettable qu’il a toujours clamé son innocence et crié à l’injustice. Une injustice que l’ancien maire Dakar – révoqué en août 2018 du fait de la même condamnation ne saurait réparer en honorant un combat frontal avec le régime de Macky Sall. Alors, pour prendre part à la présidentielle, il est dans l’obligation de jouer sa seule carte, celle de la négociation.
Réputé « républicain » dans l’âme, il n’a ni les armes politiques ni une nature belliqueuse pour mener une « guerre » et arracher une réhabilitation. A son corps défendant donc, le maire honoraire de la ville de Dakar participe à ce dialogue à l’issue duquel, il attend surtout une éligibilité qui lui permettrait d’aller à la conquête du pouvoir. Mais, à lui seul, cet argument ne constitue pas toute la motivation de Khalifa Sall. Autrement important est le sort de son poulain, Barthélémy Dias qui pourrait constituer une des plus importantes questions subsidiaires de ce dialogue.
Condamné, à une peine une peine de 2 ans dont 6 mois ferme par la Cour d’appel dans le cadre de l’affaire Ndiaga Diouf, l’avenir de Barthélémy Dias à tête de la ville de Dakar ne tient qu’à un fil. Si la Cour suprême confirme cette décision, sa révocation sera automatique, conformément aux dispositions de l’article 136 du code électoral. C’est dire que pour Khalifa Sall, c’est le dialogue ou le début de l’agonie politique.
Elhadji Mansor Ndiaye