Les dissensions internes notées dans l’opposition sénégalaise sont de plus en plus inquiétantes. Après les leaders de la coalition Aar taxés de faux opposants et qui, depuis lors en veulent à Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélémy Dias de Taxawu Sénégal ont du mal à faire accepter l’idée de leur possible participation au dialogue national.
Aujourd’hui, c’est Thierno Bocoum du mouvement Agir et Idrissa Seck, le patron du parti Rewmi, qui dans des diatribes très sévères, s’en prennent à Ousmane Sonko. En clair, il se dessine chez les opposants de Macky une guéguerre dont les conséquences seront néfastes pour eux du fait de la mauvaise perception qu’ils laissent au peuple. Cela rappelle en effet la situation de Benno siggil Sénégal où Tanor et Niass avaient du mal à s’entendre. Ce qui, derechef, avait favorisé le candidat Macky Sall et l’avait propulsé à la tête de l’Etat notamment au second tour à la faveur d’une coalition. Décidément, ce sont les égos qui parlent aujourd’hui dans la classe politique. Ragaillardie par son aura favorisée par le ralliement de Idy à la majorité, Sonko toise les autres et les regarde de haut. C’est en tout cas l’impression qu’il laisse à Thierno Bocoum et à Idrissa Seck sans oublier Barthélémy Dias qui est dans tous ses états.
Tout indique que l’adversaire, ce n’est plus Macky Sall mais l’autre opposant même s’il est aujourd’hui un allié. Le dialogue politique lancé a fini de diviser cette opposition. Et les huées reçues par certains d’entre eux au rassemblement du F24 dont Pape Djibril Fall ont fini de cristalliser les contradictions. Il ne nous appartient pas de juger qui que ce soit dans sa manière de s’opposer et de faire de la politique, mais nous restons convaincus que l’éventualité d’un second tour doit pousser les uns et les autres à savoir raison garder. Car, il n’est pas difficile de comprendre que pour tout leader, le soutien des autres est nécessaire en cas de second tour. Et que les discours et attitudes d’arrogance peuvent pousser à des hostilités et à ses abstentions qui pourraient favoriser le camp du pouvoir.
Donc, l’opposition est dans une mauvaise pente. Et qu’il est nécessaire, par conséquent, de redresser la barre et revoir le mode de vie ensemble. Car, manifestement, il manque l’affectio societatis politique, cette envie d’être ensemble qui fait que l’individualisme et l’égoïsme prennent le dessus sur la rationalité et le bon sens.
Or, une élection comme la présidentielle n’est jamais gagnée d’avance. C’est pour cette raison que l’humilité et la modestie doivent être de mise jusqu’à la victoire finale au risque de tout compromettre parce qu’on aura sous-estimé et ses alliés et ses adversaires.
Assane Samb