Deux procès en instance contre l’homme politique qui est déjà condamné pour l’un, en appel. Ousmane Sonko est décidément dans l’œil du cyclone. Il risque, selon toute vraisemblance, de perdre son éligibilité. Pour le premier procès, celui l’opposant à Mame Mbaye Niang, il est sous le coup de l’article L30 du Code électoral et pour le second, il est sous le coup du redoutable article L29 qui rend son inéligibilité non seulement automatique mais surtout irréversible.
Le caractère automatique signifie que le juge n’a pas besoin de le prononcer, il s’applique automatiquement. Et le caractère irréversible signifie ad vitam æternam. C’est trop pour une seule personne pris dans un engrenage judiciaire sans précédent face à de redoutables adversaires qu’il a sans doute sous-estimés. Ces derniers restent prêts à le décimer politiquement et à l’enterrer vivant.
Et il leur facilite la tâche. Car, la politique de la chaise vide n’est jamais une bonne stratégie surtout en matière judiciaire. La preuve, en désertant les prétoires, il empêche ses combatifs et compétents avocats d’assurer convenablement sa défense en apportant la contradiction à ses adversaires.
Donc, à notre humble avis, il faudra songer à changer de stratégie. Car, nous ne sommes pas sûr que la résistance prônée soit assez tenace pour faire reculer le funeste projet de la neutralisation de sa candidature. Ces manifestations simultanées dans plusieurs localités du pays ont certes fait des victimes, mais elles ne sont pas de nature à bloquer le pays et ses institutions. Il faudrait alors que Sonko revienne à la défense classique là où ce n’est pas trop tard, c’est à dire dans le procès avec Adji Sarr.
Là il aura la chance de s’expliquer et de voir ses avocats assurer convenablement sa défense. Une façon également de préserver la paix sociale et d’éviter, assurément, d’autres pertes en vie humaine et des dégâts matériels. Autrement, les dégâts vont continuer et cela n’arrêtera nullement la machine judiciaire.
Assane Samb