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AKF critique le secteur privé : « il faut faire moins d’immobilier »

Des interventions aux allures de passe d’armes entre le ministre du Commerce et le président du Cness ont rythmé la restitution de résultats du mini-Lab sur l’import-substitution organisé par le Bureau opérationnel de suivi du Pse, pour arriver à la souveraineté alimentaire.

En effet, après avoir salué cette initiative, Adama Lam a déploré le fait que les plans et projets au Sénégal finissent dans les tiroirs. Ce que Abdou Karim Fofana a énergétiquement contesté, avant d’inviter le privé national à s’engager à prendre davantage de risques et de faire moins d’immobilier.

« Le Bos, le Pse, les ministres et le gouvernement, c’est une même famille ; ce sont les bras d’un même corps. Le Président a créé le Bos en lui donnant une mission de structuration, de suivi qui permet au ministre en charge du Pse de faire chaque semaine un suivi en conseil des ministres avec un tableau de bord. Donc, ce suivi est fait. Au Sénégal, on ne met plus de projets et plans dans les tiroirs », précise le ministre du Commerce.

Avant de poursuivre : « si nous arrivons à passer d’une production céréalière de 1 million 200 mille tonnes à 3 millions 600 mille tonnes, une production de riz de 400 mille tonnes à 1 million 200 mille tonnes, c’est parce que les plans n’ont pas été mis dans les tiroirs. C’est parce que depuis 2012, on a du matériel agricole subventionné par l’Etat, plus de mille unités de centaines de milliards financées à 60%. Il y a une dynamique et cette dynamique avance. Cependant, il faut que le secteur privé avance davantage, prenne davantage de risques et fasse moins d’immobilier », charge Abdou Karim Fofana.

Abdou Karim Fofana a par ailleurs rappelé que le coût de la facture du blé dans le déficit de la balance commerciale est évalué en 2019 à 120 milliards et a évolué pour atteindre aujourd’hui 286 milliards. Poursuivant, il révèle que le gouvernement injecte chaque année 60 milliards en termes de subvention pour maintenir le prix du pain à 175 francs au lieu de 335 francs. Le sac de farine aussi acheté à 19.300 francs devait coûter 29.500 francs. Ce qui lui fait dire que « l’import-substitution est un enjeu de taille auquel nous devons faire face en apportant des solutions définitives afin de réduire la dépendance du Sénégal. 65% des importations de blé du Sénégal proviennent de la Russie et de l’Ukraine.


« Le travail qui vient d’être achevé va contribuer au-delà de la réduction du déficit de la balance commerciale, à accroître les revenus et créer de nouveaux emplois à travers le développement de filières locales des produits ciblés dans le processus de qualification notamment le mil, le maïs, le blé etc. Toute la chaîne de valeur sera impactée, de la production à la consommation en passant par les activités de logistique, de transport, de commerce de distribution », explique le ministre du Commerce.

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