Idrissa Seck et Macky Sall. Deux personnalités du pays. Si l’un a usé de missiles pour torpiller « son frère », l’autre lui reste muet. Malgré les réactions notées de la part de ses souteneurs qui ont décidé de s’ériger en bouclier ou un répondeur automatique. Idrissa Seck lui a déclaré sa candidature à la présidentielle de 2024, au sein de Bby. Il a invalidé celle de Macky. Depuis lors, il semble entre intouchable.
Les sénégalais sont-ils dans un jeu de dames ? Selon le Pr agrégé en Sciences politiques Maurice Soudieck Dione, interpellé à travers les ondes de Sud Fm, Idy n’est pas intouchable mai Macky, avec tous les actes qu’il pose sur le plan politique vise une candidature certes, mais illégale. A ce titre, le professeur analyse les démarches de part et d’autres mais estime qu’Idrissa a besoin de l’appareil d’état pour espérer diriger en s’appuyant sur Bby.
« Eviter une cassure au sein de Bby »
« Le fait que Idy le lui rappelle, le positionne dans une dynamique de dissidente au sein de Bby. Mais le fait qu’il ne soit pas écarté c’est lié de mon point de bien de sa position stratégique. Macky Sall s’est rendu compte qu’en réalité à chaque fois qu’il y a eu une alternance dans ce pays, elle est arrivée d’une désagrégation de la construction hégémonique du Président de la république. Ce fut le cas avec Diouf qui a connu les départs de Niass, de Djibo Leyti Ka qui ont renforcé l’opposition. Cela a été le cas aussi pour Me Wade en 2012. Car la plupart des candidats étaient ses anciens collaborateurs dont Idrissa Seck Cheikh Tidjane Gadio et Macky Sall », rappelle Maurice Soudieck Dione.
Dans la foulée, l’analyste estime que cela a entrainé la chute du Ps et de Me Wade soutenue par la Cap 21. Ce qui veut dire que Macky évite de provoquer une cassure au sein de la coalition Bby mais cela ne veut pas dire qu’Idrissa Seck est intouchable, selon lui. En effet, Idrissa semble avoir cassé la bipolarité Macky Sall-Ousmane Sonko. Se positionne-t-il comme un 3ième larron ? « Il n’est pas clair dans sa démarche, Idrissa, mais fait un signalement pour montrer aux acteurs politiques qu’il est là et son position est ambiguë avec cette problématique de cohérence d’une part et d’autre part une problématise de crédibilité », argue Moise Soudieck. S’agissant de ce problème de cohérence, il est relative au fait qu’Idrissa ait déclaré lors de sa conférence de presse que Macky a un bilan excellent sur le plan matériel et qu’il peut-être un meilleur président. Il avait indiqué qu’il ne s’inscrivait pas dans une dynamique de rupture, mais de continuité et donc portée par Bby « Il se trompe s’il pense que le président Sall va lui donner l’appareil d’état dont Bby. Il est entrain de construire une hégémonie autour de sa candidature qui est illégale aux yeux de la constitution, mais qu’Idy n’a pas la légitimité pour diriger Bby car il avait quitté cette coalition car en 2019, il était candidat et donc adversaire de Bby. Ce qui est contraire. Il se trompe comme s’il s’était trompé après son retour au Pds en 2009 pensant que Wade allait lui donnait l’appareil d‘état. Mais en vain », rappelle Pr agrégé de Sciences Po.
Le problème de crédibilité est aussi argumenté à l’endroit d’Idrissa Seck. Selon notre interlocuteur, il est dans une logique où cette incohérence dans la stratégie politique. Idrissa Seck en 2007 rejoignit Me Wade et qu’il a rejoint le Pds en 2009. Tout ce jeu de Yoyo marque une inconstante à son image et porte atteinte gravement à sa crédibilité. En ce qui concerne les diatribes qu’Idrissa Seck est en train de recevoir de la part des ceux de Bby, nombreuse d’entre eux réclament sa démission ou l’arbitrage de Macky afin de lui ôter le pain de la bouche et le retrait de ses ministres du Gouvernement. « Il y a un jeu stratégique qui est en train de se faire car celui qui prendra l’initiative de la rupture va s’inscrire à une dynamique de positionnement par rapport à la présidentielle. Cette initiative sera déterminante car Macky veut contrôler et consolider au mieux la cohésion de Bby mais Idy gagnerait à clarifier sa position et à démarquer de Bby et se positionner. Cela pose un problème qui fait qu’il est assez complexe qui des deux prendra l’initiative mais c’est pour des raisons stratégiques aussi », ajoute Moise Soudieck.
« Jeu d’échec et mat politique »
Une question taraude bien les esprits des observateurs de la scène politique. Entre Idrissa Seck et Macky, qui tient son prochain ? « C’est Macky car la grosse erreur d’Idy a été de rejoindre Macky Sall alors qu’il était l’opposant le mieux positionné. Il avait réussi à se refaire une image attrayante lors de la présidentielle de 2019 avec une coalition consistante et conséquente mais le tout a été vendangé en rejoignant Macky. Donc il est le plus tenu par cette situation qui le défavorise et cela a été une erreur d’avoir rejoint Macky. La une carte politique jouer existe mais il faut savoir que cette carte est liée à la manière dont l‘électorat va réagir et qui reste perdu car ne sachant plus si c’est pour la majorité ou l’opposition. Idy ne cesse de bouger et créé des incohérences », regrette Moise Soudieck Dione.
MOMAR CISSE