L’interpellation de quatre individus à Malika en banlieue de Dakar avec de l’arsenal de destruction comme des cocktail molotov donne crédit à ceux qui soutiennent que le Sénégal est sous la menace de forces occultes tapies dans l’ombre et prêtes à agir.
Après les informations sur les « Forces spéciales « , celles sur le « Commando », qui ont été largement commentées et même remises en cause, les autorités ont voulu, cette fois-ci frapper fort les esprits en divulguant des preuves. On voit ainsi sur les images les silhouettes des individus incriminés, les cocktails molotov et bien divers autres objets comme des bidons de produits manifestement inflammables.
Une démarche de communication à saluer dans un contexte où tout est remis en question. Bien sûr, il restera de faire la lumière sur toute cette histoire, d’identifier éventuellement tous les protagonistes y compris les commanditaires et de porter les informations à l’attention du public. Nous espérons également qu’une enquête aboutira à des procès publics. Tout pour dire que le Sénégal, à l’instar de tous les pays surtout du Sahel, n’est pas à l’abri des entreprises de déstabilisation, d’atteinte grave à sa stabilité. Il faut cependant éviter les amalgames qui consisteraient à faire porter, systématiquement, la paternité de ces actes à un ou à des partis politiques. C’est l’erreur qui a été commise en République centrafricaine où les autorités ont finalement compris que toutes les activités de la CPC ne sont pas à mettre sur le dos de l’ancien Président François Bozizé.
Et que de redoutables chefs armés comme Darassa et Al-Khatim même s’ils peuvent tendre la main à d’autres, restent autonomes dans leurs démarches de destruction et de subversion. Comme quoi, ni l’opposition au Sénégal ni le pouvoir ne doivent exploiter les actes de ces individus dans le but de nuire à l’adversaire et au pays. C’est pourquoi, maintenant que des preuves sont portées à l’attention de l’opinion, il est important que des enquêtes minutieuses puissent déterminer le degré de responsabilité des uns et des autres. Ce qu’il faut savoir est que toute association, mouvement ou parti politique qui choisit la voie de l’atteinte à la sûreté de l’Etat s’expose à une possible dissolution.
Nous pensons que, comme nous l’avons réussi jusqu’ici, il faudrait que les batailles politiques s’exercent pacifiquement et que la carte d’électeur soit la seule arme du citoyen dans une compétition saine respectueuse des droits de tous. C’est pourquoi tout discours de violence doit être banni et ses auteurs remis à l’ordre quelque soit son camp. Cette fermeté de l’Etat ne saurait ainsi être à géométrie variable. Mais il faut une grande fermeté tout en respectant la liberté de chacun de mener ses activités politiques.
Assane Samb