Mohamed L. voulait devenir un joueur de football professionnel. Mais, il s’est retrouvé au cœur d’un trafic de drogue qui risque de freiner sa carrière. Appréhendé au parc forestier et zoologique de Hann, le jeune sportif avait par devers lui 250 comprimés d’ecstasy communément appelés « volet ». Quand les agents de la Douane ont été informés de l’entreprise délictuelle du mis en cause, ils ont décidé de l’infiltrer afin de vérifier la véracité de l’information. Ainsi, les soldats de l’économie ont envoyé un agent qui a passé une commande de 250 comprimés. Mohamed a dit à son « client » qu’il vend les pilules à 3.000 francs l’unité, avant de lui donner rendez-vous au parc de Hann. C’est dans ces circonstances qu’il a été pris en flagrant délit de livraison de stupéfiants. Au cours de son interrogatoire, Mohamed a révélé que son fournisseur se trouve en Gambie. Sur la base de ses aveux circonstanciés, il sera déféré, puis jeté en prison pour contrebande et offre ou cession de drogue.
À l’audience des flagrants délits de Dakar ce jeudi 13 avril, le prévenu a tenté de diluer sa responsabilité pénale, alléguant qu’il détenait 100 comprimés. « C’est un ami gambien qui m’a offert la drogue. Je voulais à mon tour l’offrir à des amis toxicomanes. Je ne suis ni consommateur ni dealer », s’est-il défendu. Retraçant le film de son arrestation, Mohamed L. a confié qu’il a été alpagué par quatre agents qui l’ont sévèrement bastonné. « Je me suis retrouvé avec une dent cassée », a-t-il regretté. Le substitut du procureur a demandé au tribunal de condamner le prévenu à deux ans ferme et à une amende équivalente à la valeur des 250 comprimés. Le conseil de la défense a avoué que les faits sont têtus. Me Baba Diop a toutefois plaidé la relaxe pour le chef de contrebande. Car, dit-il, il ne résulte pas du dossier que son client a importé le produit nocif. « Ceux qui importent ces produits sont de très grandes personnalités. Mais, ils utilisent ces garçons pour arriver à leur fin », a dit la robe noire. Au terme de sa plaidoirie, le juge a prononcé une peine ferme de six mois à l’encontre du prévenu qui a été relaxé de l’infraction de contrebande.