Le compagnonnage avec Macky dans le cadre de Benno bokk Yakaar ou de la majorité présidentielle élargie n’a pas seulement des côtés positifs. Les partis et mouvements qui s’y engagent doivent se délester d’une partie de leur « souveraineté » pour se fondre dans un ensemble où le seul chef est Macky. Du coup, les leaders de partis et de mouvements ont du mal, vraiment du mal à contenir les troupes. Ceci est observable au niveau de l’Alliance pour le progrès (Afp), du Parti socialiste (Ps) et maintenant du Rewmi de Idrissa Seck que des lieutenants comme Thierno Bocoum, Docteur Abdourahmane Diouf et d’autres ont dû se résoudre à quitter. Aujourd’hui, Rewmi doit gérer le cas Yankhoba Diattara récemment démis de ses fonctions dans le parti et remplacé par le Docteur Abdoulaye Ndoye.
Sa « démission » non-acceptée d’hier de ses fonctions de ministre des Sports en dit long sur la profondeur du malaise qui secoue le parti. D’autres formations politiques ont souffert de cet état de fait en dehors de ceux déjà cités. Il s’agit du Pit et de la Ld . D’autres formations politiques ne s’en sortent pas mieux même si cela a été moins médiatisé. Mais la particularité avec Idrissa Seck, c’est qu’il a renoncé, contre toute attente, au statut de chef de l’opposition, parce qu’arrivé second à la présidentielle. Il s’est engagé dans une aventure où son image a été particulièrement écornée. Il devra travailler dur pour se démarquer de Macky si jamais il en avait vraiment l’intention.
La réalité est que dans ce compagnonnage, qui s’y frotte s’y pique. Tous les mouvements et partis qu’on y retrouve ont désormais du mal à mobiliser. Leurs leaders sont rabaissés, de facto, à un rôle de sous-préfet et cela se répercute forcément sur la perception que l’on a d’eux.
En clair, Macky n’a pas seulement réduit l’opposition à sa plus simple expression. Il en a fait de même avec ses alliés, même si c’est de façon inconsciente.
La conséquence est que ses partis alliés dans le cadre de la majorité ont tout intérêt à rester ensemble jusqu’en 2024 ne serait-ce que parce qu’ils partagent le même bilan et sont comptables de la gestion du Grand Manitou.
Assane Samb