France : Un « Modou-Modou » expulsé pour trafic de drogue

En raison de son activité illicite, Ibrahima D. a été refoulé de France où il a séjourné pendant 11 longues années. Le repris de justice avait fait du trafic de crack son gagne pain. Après son arrestation suivie de sa condamnation, il a été contraint de retourner au Sénégal. Cette lourde sanction n’a pas eu l’effet escompté. Condamné une première fois par une juridiction sénégalaise pour usage de chanvre indien, Ibrahima D. est tombé à nouveau dans la nasse des enquêteurs de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis). Interpellé avec une boulette d’héroïne alors qu’il roulait en moto, le trafiquant de drogue a été conduit manu militari chez lui à Ouakam. La perquisition de sa chambre a permis aux flics de saisir 273 grammes de képa d’héroïne et 62 grammes de chanvre indien. Surpris sur les lieux, Alioune D. aurait reconnu avoir participé au conditionnement des produits nocifs au cours de son interrogatoire par les limiers. Placés sous mandat de dépôt ce lundi 6 mars 2023, les prévenus ont été jugés hier, par le tribunal de Dakar siégeant en matière de flagrants délits. Le récidiviste a juré qu’il avait en sa possession 65 grammes de chanvre indien. À l’en croire, il avait acheté l’herbe illicite pour les besoins de la célébration de son anniversaire. Il n’a jamais touché à la drogue dure. « Au moment de mon arrestation, je me rendais au supermarché pour quelques emplettes », a indiqué Ibrahima D. « Quand je fume du chanvre indien, je me sens bien. D’ailleurs j’ai purgé une peine de 15 jours pour cette infraction », a-t-il ajouté. Né en 1966, Alioune D. a déclaré que son co-prévenu l’avait convié à son anniversaire. Il ne l’a jamais aidé à conditionner du stupéfiant.

Pour la représentante du Ministère public, les faits d’offre ou de cession de drogue sont constants. « Vous avez un procès-verbal qui retrace tous les objets retrouvés dans la chambre d’Ibrahima D. et des épreuves photographiques », a relevé la parquetière qui a sollicité trois ans ferme contre Ibrahima et deux ans ferme à l’encontre de son coaccusé pour complicité. L’avocat d’Ibrahima D. a demandé au tribunal de disqualifier les faits en détention de drogue en vue de l’usage. « Si les faits étaient avérés, ils allaient comparaître devant la chambre criminelle », a souligné Me Ndiaye. Le président de la séance a suivi les réquisitions du parquet. Ibrahima D. et son ami ont été condamnés respectivement à trois et deux ans ferme pour offre ou cession de drogue et complicité dudit chef.