La coopération sécuritaire avec l’Organisation de l’Atlantique Nord (OTAN) s’est avérée inefficace du fait des maigres résultats obtenus durant les dernières décennies au point que le continent africain doit être dans l’optique de repenser tous ses accords.
L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord est une alliance militaire et politique entre 30 Etats d’Europe et d’Amérique du Nord. Son option actuelle est de chercher des partenaires pour la paix dans le cadre de la politique appelée PPP (Partenariat pour la paix). Dans cette recherche, elle a pu signer, en novembre 2019, un nouvel accord de coopération, qui, officiellement, souhaite ‘’ jeter les bases d’un renforcement de la coopération pratique et politique entre les deux organisations’’.
Pour les activités courantes, l’Alliance dispose d’un bureau de liaison au siège de l’UA à Addis-Abeba en Éthiopie. Bien sûr, bien avant cela, l’Otan collaborait également avec les pays d’Afrique grâce à l’accord de 2014 abrogé mais aussi des canaux d’intervention plus anciens. Le hic cependant, c’est que jusqu’ici, malgré les efforts en matière de formation des forces armées africaines, de fourniture en logistiques et autres matériels d’équipements militaires, l’intervention militaire de l’Otan en Afrique s’avère inefficace.
La preuve, l’échec de la force barkane au Mali et le fait que des pays de sous-région ouest-africaine comme le Burkina Faso soient officiellement dans une optique de se passer publiquement des militaires français, venant d’un pays actif de l’Otan, l’ancienne puissance colonisatrice, de surcroît, explique largement l’inefficacité de la politique de coopération mise en place jusqu’ici.
Ces rebuffades des militaires au pouvoir en Afrique traduisent en réalité un fort courant de l’intelligentsia et de la jeunesse africaine que les militaires ont simplement capté en l’incarnant. Il s’agit, en Afrique, du rejet des politiques d’intervention occidentale et de l’Otan en Afrique avec ce qui s’est passé en Libye où l’assassinat de Kadhafi a eu pour effet de déstabiliser les Etats des trois frontières (Mali, Niger, Burkina-Faso). Car, il est clair, aux yeux de nombreux africains, que l’Otan et les pays occidentaux en général travaillent pour la survie de leur hégémonie sur le continent, la défense de leurs intérêts économiques et la préservation de leur zone d’influence.
Or, il est évident qu’en Afrique, c’est cela que dénoncent la jeunesse et les nouvelles élites. Depuis des décennies que ses formes de coopération existent, le continent n’a jamais cessé de sombrer dans l’insécurité au point d’atteindre, aujourd’hui, un point vraiment inquiétant.
C’est pourquoi, sans vraiment rejeter le partenariat extérieur en matière de sécurité, cela doit être repensé en tenant compte du passé d’échec ainsi constaté et en laissant à l’Afrique la planification de son développement et de son approche sécuritaire.
Georges E. Ndiaye