Voix du hip-hop galsen, l’invité de votre page people est un spiritiste. Son nom de scène est déjà évocateur de son projet de personnalité artistique. Littéralement travailler son esprit, Job sa brain porte en lui des projets novateurs pour un rap de réflexion qui prépare l’action. Aussi, le retour sur son parcours lui permet-il de nous entretenir d’un choix qui, même s’il privilégie la collaboration en featuring, n’abolit point le soliloque rappé qui lui est un moyen de rester dans ses standards personnels d’un rap qui n’est pas que contestation mais aussi et surtout propos constructeur d’une société du droit et du devoir. D’où l’engagement qui a toujours fait le lit de son programme de vie et d’art, sous l’influence de ses idoles qui sont des icônes de l’altérité. Altruiste, Job sa brain est un monstre de sociabilité, pour qui, l’humain prime sur tout pour un équilibre sociétal. L’écouter parler c’est pareil à le déguster déclamer, car chez lui l’homme est l’artiste et l’artiste est l’homme. A n’en point douter, quand l’on travaille son esprit, l’on réfléchit son art.
De New Shit en passant par Beneen squad, faites-nous un résumé de votre parcours.
Lorsqu’on était au collège, l’influence de la musique américaine nous avait marqués à travers notre 1er groupe New Shit « musique ». En 2004, j’ai quitté le groupe New Shit pour des raisons professionnelles et en 2005, j’ai rejoint le Groupe Beneen Squad.
Job sa brain/Cherifou, un duo très apprécié des Sénégalais, comment s’est fait le link ?
J’ai rencontré Chérifou par le biais de Mister Ndiol dans le label Rock team et nous avons produit notre premier single, « DAY DOUL », le 16 Août 2017, suivi d’un Album dans une parfaite collaboration. Voix accordées au rythme afro beat avec une touche sénégalaise, deux artistes au parcours peu similaire mais qui ont pu se réunir.
Vous êtes rappeur, mais votre style musical semble assez particulier. Dites-nous en un peu plus.
Je m’amusais en faisant des chansons. Je suis Rappeur, mais je faisais des recherches en acoustique, reggae et fréquentais nos aînés mélomanes, en faisant des prises et mix m’ont motivé à améliorer ma variété musicale.
Vous êtes également connu pour ce côté très engagé, qu’est-ce qui vous motive en tant qu’artiste ?
De nature, je suis trop engagé, créer des studios, organiser des festivals et mes idoles sont Bob Marley, Alpha Blondy et consorts qui m’ont beaucoup motivés.
Vous venez de sortir votre tout premier single, est-ce à dire que le duo Cherifou Job sa Brain n’existe plus ?
Le single, c’est le premier single de l’album solo. Après le duo, il était convenu de faire les deux premiers albums et chacun fait son album solo en attendant un 3e album. Chacun est en train de faire son album et on pourrait se retrouver, tout dépendra du temps.
Sori Ngama, quel est le message derrière ?
Une relation à distance est parfois assez difficile à vivre. Nous savons tous que quand une personne nous manque, on a l’impression que la terre entière est dépeuplée. La distance est une épreuve difficile à vivre dans une relation ! Décider de s’aimer à distance implique de faire des efforts !
En 20 ans de carrière, comment trouvez-vous l’industrie musicale au Sénégal ?
L’industrie musicale fait défaut au Sénégal. On doit beaucoup s’améliorer surtout dans le domaine digital, des recherches, de la vente des produits, des artistes qui doivent voyager pour découvrir et jouer d’autres types de musique.
En tant qu’artiste rappeur, quel rôle devrez-vous jouer au sein de votre communauté, surtout en cette période de tension politique ?
Nous devons être un trait d’union entre les politiques et la population. Le rôle d’un artiste est de poser des actes de réunification tout en étant véridique. A l’exemple de Bob Marley.
Des projets en vue ?
En perspective, nous avons des projets concernant notre album international, en collaboration avec des partenaires suisses. En plus, Job sa brain est un artiste producteur avec son label Rock team musique. On prépare une compil, des festivals internationaux.
ANNA THIAW