Atteinte de déficience mentale, A. S. a dénoncé hier, les violences sexuelles dont elle a été victime. La jeune fille, âgée de 22 ans et résidant à l’unité 8 des Parcelles Assainies, a demandé au juge de la chambre criminelle de Dakar de condamner l’un de ses bourreaux présumés à 100 ans de prison. Là où le parquet a requis 10 ans de réclusion criminelle.
L’histoire de la nommée A. S. est consternante. Souffrant d’un handicap mental, la jeune fille était devenue la proie des délinquants sexuels. Comme elle avait l’habitude de trimballer, ses voisins l’attiraient en toute discrétion dans un coin pour lui faire subir un supplice sexuel. « Même des vieux du quartier ont eu à abuser de moi », a-t-elle raconté, avec assurance, lors de sa comparution ce mercredi 15 février 2023, devant la chambre criminelle de Dakar. Confrontée à l’un de ses bourreaux supposé incarcéré depuis deux ans, A. S. a confessé que celui-ci lui avait promis de la marier à l’âge de 23 ans. « J’ai 22 ans. Frédéric S. était mon moniteur de sport. Il venait aussi chez moi pour m’enseigner le français. Il m’a violée à maintes reprises chez lui à l’unité 8 des Parcelles Assainies.
Le 3 août 2020, vers 19h, il m’a trouvée chez la vendeuse de mad (Saba senegalensis). Après m’avoir acheté de la glace dans un supermarché, il m’a doigtée alors qu’on était assis sur un banc public », s’est souvenue la demoiselle qui informe que le mis en cause l’a amenée par la suite chez lui pour une partie de jambes en l’air. « Après l’acte sexuel, il m’a remis un médicament de couleur verte pour que je ne tombe pas enceinte. Il m’a libérée à 22h. Je veux que vous le condamniez à 100 ans de prison », a-t-elle dit au juge, avant de fondre en larmes.
Barbu, teint clair, taille moyenne, Frédéric S. a battu en brèche le chef de viol sur une personne vulnérable. À l’en croire, il sensibilise sa supposée victime sur ledit crime en tant qu’éducateur spécialisé. « Je la traitais comme une sœur. Je ne lui ai jamais promis le mariage. Avant mon arrestation, sa mère m’a révélé qu’elle a été victime d’agression sexuelle à deux reprises », a affirmé l’homme, âgé de 33 ans qui a montré un visage calme et serein. Concernant le métier de moniteur de sport, Frédéric a signalé qu’il l’exerce depuis neuf ans. « J’encadrais plusieurs personnes souffrant de déficience mentale dans un collège et la plaignante en faisait partie », dit-il.
Mère de la plaignante, S. S. a soutenu que l’accusé fréquentait son domicile. « On a un lien de parenté. Je le traitais comme mon propre fils. Il arrivait à canaliser ma fille. Il était presque son tuteur. Quant à mon mari, il nourrissait des suspicions, il me disait que l’accusé entretenait une relation sombre avec la plaignante. Mais, je faisais la sourde oreille », a confessé la mère de famille. Qui poursuit : « Le 3 août 2020 avait coïncidé avec la fête de la Korité. La plaignante avait disparu. J’étais partie à sa recherche, mais je ne l’avais pas retrouvée.
Quand elle a regagné le domicile, elle a confié à son père qu’elle a été violée par l’accusé. J’ai vérifié son slip et j’y ai trouvé du sperme ». Le rapport d’expertise médicale a fait état de lésions hyménales anciennes. Le maître des poursuites qui est persuadé de la culpabilité de l’accusé, a sollicité 10 ans de réclusion criminelle. Les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement. Verdict le 1er mars prochain.