Question de génération? Question de mode, comme on en connaît actuellement avec « moye lolou « , ce mot passe-partout qui ne signifie rien au demeurant, mais qui a le pouvoir de nous éloigner toutes les questions embarrassantes ? Question d’environnement naturel immédiat ?
Allez savoir! Ce qui est certain, c’est qu’en lançant son fameux « gatsa-gatsa » comme cheval de bataille pour traduire la célèbre locution-phrase « Oeil pour œil, dent pour dent », le leader du Pastef se serait trompé. Pis, il serait passé à côté. Certes, cette locution-phrase ( Gatsa gatsa ) définit bien le précepte de la peine du talion qui consiste à traiter un coupable de la même façon qu’il a traité ou voulu traiter les autres, mais pas seulement cela. Son rayon de nuisance dépasse ces limites.
Parler de « gatt' » en wolof relève bel et bien de l’insolence, de l’impolitesse, parce que son sens premier fait référence au » cul. » Ni plus, ni moins.
Par exemple, quand on dit à quelqu’un « sa gatt nekoussi », voilà tout de suite qui éloigne le fameux « œil pour œil », pour tomber dans de la vulgarité criarde, qu’on ne peut entretenir que dans un cercle très restreint d’amis ou de connaissances, bref de classe d’âge.
A-t-on seulement idée de parler » gatt' » devant des personnes plus âgées, des autorités religieuses ou d’autres laïques ? Non ?
Voilà donc qui prouve que Sonko fait une grande erreur. Il a grandement tort dans cette histoire de vocabulaire de la rue qu’il convient de revisiter dans les meilleurs délais, pour ne pas froisser des militants qui appartiennent à toutes les catégories sociales, et pas uniquement des teen-agers qui avalent ses propos sans broncher, ou qui courent derrière sa bagnole.
Sébé