Dans le cadre des investigations ordonnées par le président Paul Biya après l’assassinat de l’animateur de radio Martinez Zogo, les enquêteurs ont procédé mardi 7 février à des perquisitions chez l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga.
Son nom revenait souvent dans les dénonciations que faisait Martinez Zogo dans sa quotidienne, Embouteillage, très écoutée à Yaoundé, quand il parlait corruption et détournement de fonds. Son nom figure aussi dans une déposition attribuée à un membre des renseignements qui aurait reconnu avoir participé au meurtre de Martinez Zogo. Jean-Pierre Amougou Belinga, en privé, répète qu’il n’a rien à voir avec la mort du journaliste. Mardi, ses biens ont été fouillés.
Des perquisitions au pas de charge, mais minutieuses, d’abord à la résidence de Jean-Pierre Amougou Belinga. La maison a été fouillée de fond en comble par l’équipe déployée à cet effet, constituée de policiers et gendarmes, en la présence de Jean-Pierre Amougou Belinga lui-même et de son avocat. À l’immeuble Ekang, récemment bâti par l’homme d’affaires et qui abrite les directions générales de ses sociétés, la fouille a été plus longue, plus de trois heures, nous a confié une source, pour passer au peigne fin les neuf étages du bâtiment ainsi que le sous-sol.
C’est justement dans le sous-sol de cet immeuble, rapportait Reporters Sans Frontières, sur la foi d’une déposition d’une des personnes interpellées et que RSF dit avoir consultée, que Martinez Zogo aurait été torturé et plus tard assassiné. C’est dire si cette étape était cruciale dans le prélèvement des preuves éventuelles.
Une autre perquisition a été effectuée dans les locaux de la télévision Vision 4, notamment le bureau du directeur général Bruno Bidjang. En fin d’après-midi, un incident est survenu dans le domicile de l’une des épouses de Jean-Pierre Amougou Belinga. L’équipe d’enquêteurs qui s’y est rendue s’est heurtée à son refus. Elle exigeait la présentation préalable d’un mandat dont ils ne disposaient pas.