Les enquêteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) pensent que la Syrie est responsable d’une attaque au chlore en 2018 à Douma qui a tué 43 personnes. Selon un rapport des enquêteurs de l’OIAC, « il existe des motifs raisonnables de croire que les forces aériennes arabes syriennes sont les auteurs de l’attaque à Douma ».
« Au moins un hélicoptère Mi-8/17 de l’armée de l’air arabe syrienne, au départ de la base aérienne de Doumayr et opérant sous le contrôle des Forces du Tigre, a largué deux cylindres jaunes, qui ont touché deux immeubles résidentiels dans une zone centrale de la ville », est-il écrit dans le rapport.
L’un des projectiles a heurté un toit, « s’est rompu et a rapidement libéré du chlore, à des concentrations très élevées, qui s’est rapidement dispersé dans le bâtiment, tuant 43 personnes identifiées et en affectant des dizaines d’autres », décrit le document de cette organisation internationale basée à La Haye. Le deuxième cylindre a percuté un appartement, s’est partiellement ouvert et « a commencé à libérer lentement du chlore, affectant légèrement ceux qui sont arrivés les premiers sur les lieux ».
« Le monde connaît désormais les faits »
« L’utilisation d’armes chimiques à Douma – et ailleurs – est inacceptable et constitue une violation du droit international », a dénoncé dans un communiqué le Directeur général de l’OIAC, Fernando Arias. « Le monde connaît désormais les faits – il appartient à la communauté internationale d’agir, à l’OIAC et au-delà ».
Les enquêteurs ont analysé 70 échantillons prélevés sur les lieux. Entre janvier 2021 et décembre 2022, ils ont interrogé des survivants et des témoins, mais aussi effectué des tests balistiques, notamment des «essais de chute de cylindre». Ils ont aussi examiné des preuves vidéo et photographiques, des images satellites, des schémas informatiques et sollicité des experts.
« Les enquêteurs ont envisagé une série de scénarios possibles et ont testé leur validité par rapport aux preuves qu’ils ont recueillies et analysées pour parvenir à leur conclusion : les Forces aériennes arabes syriennes sont les auteurs de cette attaque », a détaillé l’OIAC, relevant que la conclusion du rapport se fonde sur des « motifs raisonnables », qui constituent le niveau de preuve systématiquement adopté par les organismes internationaux d’établissement des faits et les commissions d’enquête.