L’année 2021 fut une année remplie de défis avec les différentes vagues de COVID-19 et une situation sanitaire difficilement vécue par les populations notamment les plus vulnérables dont les personnes vivant avec le VIH SIDA. Le CNLS et ses partenaires, malgré les mesures restrictives prises par les autorités, ont très tôt mis en place un plan d’adaptation et de résilience. Des innovations ont été mises en œuvre ainsi qu’un certain nombre d’activités pour faciliter la continuité des services de prévention et de prise en charge liées au VIH.
L’année 2021 marque aussi le début de mise en œuvre du « Programme d’Accélération du Contrôle du VIH pour mettre fin à l’épidémie du sida d’ici 2030 (PAC / VIH / SIDA 2030) » financé sur la phase 3 du Nouveau Modèle de Financement du Fonds mondial (NFM 3). Je voudrais saisir cette opportunité du rapport 2021 pour féliciter le CCM et tous les acteurs du secteur public, de la société civile, les partenaires, les communautés vivant avec le VIH pour les efforts communs qui ont permis de mobiliser des ressources importantes pour la riposte contre cette double pandémie VIH et COVID-19.
Ce rapport témoigne des performances réalisées par le CNLS, qui a joué un rôle actif dans la coordination et la mobilisation des ressources, aussi bien extérieures qu’internes, de la lutte contre le sida. Le Président de la République, Son Excellence Macky SALL a réaffirmé son leadership et son engagement dans la riposte au sida, lors du sommet régional de haut niveau sur le VIH/Sida en Afrique de l’Ouest et du Centre, en allouant la somme de deux milliards, dont 1 milliard pour la société civile. Tous les acteurs, par ma voix, lui expriment leur sincère reconnaissance pour son leadership réaffirmé et son soutien constant.
Selon le Rapport annuel du CNLS de 2021, les résultats de la prise en charge des enfants restent encore très faibles en 2021. Sur une estimation de 3 957 enfants infectés par le VIH, seuls 1 661 ont été diagnostiqués soit 42 %, 1 446 enfants vivants avec le VIH ont eu accès au traitement ARV soit 36,5 % et seulement 1 010 ont une suppression de la charge virale soit 25,5 %.
Le faible accès au dépistage et aux traitements chez les enfants serait lié à plusieurs facteurs dont la stigmatisation, le statut d’orphelin, le faible niveau socioéconomique des familles, ainsi que les facteurs programmatiques comme l’insuffisance d’intégration du dépistage systématique du VIH au niveau des services de prise en charge des enfants (malnutrition, tuberculose, hospitalisation, vaccination, dépistage familial etc.) et le faible recours du dépistage familial.
Les résultats décrits dans le présent rapport sont également à l’actif des acteurs des secteurs publics du ministère de la Santé, de l’Éducation, de la Jeunesse, des Femmes, du Travail, des Armées, de l’Intérieur et de la Justice ainsi que de la société civile, au sein de laquelle les organisations des personnes vivant avec le VIH et celles à caractère religieux jouent un rôle déterminant.
L’épidémie du sida est d’ampleur modérée et en déclin dans notre pays. Les dernières estimations du Spectrum 2021 montrent une baisse progressive de la prévalence chez les 15-49 ans depuis 2005 passant de 0,75 % à 0,32 %. Au Sénégal, 0,4 % des femmes et 0,3 % des hommes de 15-49
ans sont positifs au VIH (Spectrum, ONUSIDA 2021).