Mimi/Macky! C’est maintenant la rupture radicale, erga ormnes. Entre Aminata Touré et son ex-mentor, c’est le point de non-retour. L’assemblée nationale vient de sceller le divorce. Par répudiation après une certaine période de séparation de corps.
Bien sûr, on peut s’interroger sur ces méthodes dites de « l’auto-exclusion » théorisées naguère par le Parti démocratique sénégalais. Elle fait de plus en plus de victimes alors que sa légalité est sujette à caution. L’article 60 de la Constitution parle de démission. Et celle-ci doit être expresse et non déduite de comportements. Une porte ouverte à des abus. Il serait également indiqué que la loi soit refaite car elle ne parle pas non plus de « sortir d’une coalition » mais de « démissionner de son parti ». Il y a là manifestement, des choses à clarifier.
Qu’à cela ne tienne, Mimi va nous dire, aujourd’hui, si elle va se battre pour conserver son poste ou baisser les bras en choisissant d’attaquer son camp sur le terrain de la politique. Car, manifestement, c’est cela qui l’intéresse: Sa survie politique. Elle a là, l’occasion de rebondir et d’affirmer son ancrage dans une opposition qui, jusqu’ici, avait du mal à l’accepter. Car, sans le dire, elle la suspectait de pouvoir, à tout moment, être récupérée, réintégrée dans sa famille politique d’origine.
Aujourd’hui, les circonstances viennent de la rendre apte à être une alternative politique respectable dans la perspective de 2024. Elle ne doit pas rater cette occasion par des atermoiements. Son discours doit être clair, ses prises de position tranchées. Alors, seulement, politiques et citoyens vont définitivement se faire une religion sur elle. Elle commencera à engranger les dividendes politiques de son engagement. Car, il faut le dire pour le souligner, le landerneau politique a besoin de femmes de la trempe de Mimi. Elle a le charisme qu’il faut même si elle va continuer de souffrir de son passé politique. Le Parti démocratique sénégalais (Pds), par exemple, a du mal à lui pardonner la traque des biens mal acquis. Il s’y ajoute le bilan de Macky dans ses aspects négatifs qu’elle risque de traîner comme un fardeau politique lourd.
En tout état de cause, ce sera un poids de moins pour une relative majorité qui se débarrasse ainsi d’un adversaire redoutable. Elle va perdre aussi l’opportunité de participer aux débats parlementaires, aux votes des lois, au contrôle de l’action publique, etc. Mais c’est à elle de prouver qu’elle est capable de rebondir dans un paysage politique où on ne se fait pas de cadeaux.
Assane Samb