Le syndicat des médecins privés du Sénégal a tenu son assemblée générale hier. Occasion saisie par ledit syndicat de plaider pour l’assainissement de leur profession et une meilleure considération des autorités.
Le secteur privé de la santé plaide pour l’assainissement de leur profession. Selon le président des syndicats des médecins privés, Dr Ardo Ba, leur structure rencontre beaucoup de difficultés dans son exercice. « Notre secteur n’est pas évalué à sa juste valeur parce qu’aujourd’hui d’après les dernières évaluations qui ont été faites, le secteur privé de la santé assure au moins 50% des soins du pays sur l’ensemble du territoire national et ce sont des soins de qualité très importants », dit-il. Et de poursuivre: « Mais, aujourd’hui, le secteur manque de solidarité, chacun est dans son coin. Nous sommes en train d’y travailler et d’assainir. Il a été difficile d’organiser la solidarité et nous avons espoir que cela va changer car aujourd’hui il ya plusieurs centaines de confrères et des jeunes qui viennent d’arriver ». Il soutient en 1978, ils n’étaient même pas 100 et aujourd’hui ils sont 600 voire 700 médecins, un nombre qui peut aider pour faire face à cette situation.
Ces professionnels de la santé renseignent que la première difficulté reste la nomenclature. « Il faut établir la solidarité parce qu’un syndicat est fait pour défendre les membres qui doivent être solidaires. La nomenclature est la base pour établir les tarifs. Ils doivent être établis par l’Etat c’est à dire le ministère de tutelle. Nous l’avons réclamé toujours et le syndicat y a travaillé pour proposer cela et présenté à tous les ministres qui se sont succédé. Nous voulons une validation de cette nomenclature et c’est une grande difficulté pour que les taxis soient homogènes et que l’opinion soit informée », martèle-t-il. Et d’ajouter: « Nous sommes une profession libérale mais il faut qu’on soit solidaire avec des tarifs homogènes en tenant compte du pouvoir d’achat des sénégalais. Il faut un document réglementaire qui soit opposable. Car ceux qui paient doivent être d’accord de ce tarif, s’ils ne sont pas d’accord, on va en discuter. Parce que tous les actes sont répertoriés et nous l’avons enrichi car la médecine a évolué et les nouvelles techniques sont mentionnées ». De son avis, cela est un élément fédérateur qui va édifier et va apaiser les relations avec les IPM qui se plaignent en disant que les tardifs sont disparates. « Nous avons aucun élément qui permet d’évaluer cela. C’est une négligence apportée par les autorités et qui nous portent préjudice », laisse-t-il entendre.
En ce qui concerne l’approvisionnement des médicaments, il soutient qu’il y a beaucoup de cliniques privées et qui gèrent les urgences. « Ce n’est plus facile d’accéder aux services privés que publics qui sont tout le temps chargés. Ces clinique doivent bénéficier plus d’allégement de la PNA, c’est une question importante qu’on doit régler », indique-t-il. Dr Ardo Ba souligne qu’ils sont entourés par des gens qui n’ont pas été formés. « C’est une vielle bataille cet exercice illicite et illégal de la médecine. Certains le font sans en avoir la compétence requise. Le plus dommageable est que cela est fait au vu et au su de tout le monde. Des gens se font des publicités dans les médias et les populations les prennent pour de bons médecins. Nous avons des tradipraticiens envahis par des charlatans qui débordent et envahissent le monde médical. Ils soignent et font des diagnostics alors qu’ils n’ont fait une faculté de médecine. Nous sommes choqués de voir que les médias les mettent au-devant de la scène et qui parlent des choses qu’ils ne maîtrisent pas, c’est une grosse difficulté », se désole-t-il.
Le président des médecins privés du Sénégal fait savoir que ce qui est important est de massifier leur syndicat avec beaucoup d’adhésion. « Il faut restructurer ce syndicat pour atteindre nos objectifs d’assainir ce milieu », conclut-il.
NGOYA NDIAYE