Le réajustement tarifaire décidé par la société nationale d’électricité (Senelec) devrait permettre à l’Etat de faire une économie de 99,7 milliards de francs CFA destinée à mieux soutenir la tranche la plus nécessiteuse. L’annonce a été faite par le directeur général, Papa Mademba Bitèye, lors de son face-à-face avec la presse. Pour Pape Mademba Bitèye, Directeur général de la Senelec, le réajustement des prix de l’électricité était nécessaire, du fait qu’il permet de protéger les couches les plus vulnérables.
Pour l’année 2023, le gouvernement a décidé de réduire, pour environ 100 milliards de francs Cfa, le montant de la compensation tarifaire à verser à la Société nationale d’électricité (Senelec), «pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas…». C’est ce qui est à l’origine du réajustement des prix de l’électricité annoncé la semaine dernière. C’est-à-dire une nouvelle grille tarifaire consacrant une hausse des prix de l’électricité applicable à compter du 1er janvier 2023 pour les clients en post-paiement et du 8 janvier 2023 pour les clients en prépaiement.
Mais contre tenu du ciblage, 1 million 159 146 clients de la tranche sociale dont la consommation maximale ne dépasse pas 150 kwh par mois, ne sont pas concernés par cette nouvelle hausse, a précisé hier le Directeur général de la Senelec. «Nous avions une subvention uniforme, faisant que, plus on consommait, plus on bénéficiait de cette subvention sociale. Sur la base de ce constat, il fallait opérer un rééquilibrage nécessaire. Ces nouvelles mesures n’impacteront pas les clients les plus vulnérables et qui constituent 61% de la clientèle de la Senelec», a-t-il dit dans des propos.
A en croire, Pape Mademba Bitèye, cette catégorie dite tranche sociale comprend 1 million 159 mille 146 clients, dont la consommation maximale ne dépasse pas 150 kilowattheures (kwh). «La réorientation de la subvention quelle reçoit de l’Etat va permettre de faire une économie de 99,7 milliards de F Cfa», a-t-il dit. Il a rappelé que la société qu’il dirige a deux catégories de clients : «des clients domestiques (basse tension) et les clients professionnels (industriels), dont la majorité est abonnée à la basse et à la moyenne tension, et une minorité à la haute tension».
«Le client de la tranche sociale est le plus nécessiteux. Lorsqu’il paie 15 mille francs sur sa facture, l’Etat lui accorde une subvention de 4260 francs, par contre le gros consommateur dont la facture mensuelle est de 600 mille francs Cfa, l’Etat lui alloue une subvention de 172 200 francs Cfa. Ce qui fait plus de 40 fois celle reçue par le client de la tranche sociale, la plus vulnérable, donc la plus nécessiteuse. Par conséquent, l’essentiel de la subvention était pompée par les gros consommateurs. D’où la nécessité de ce ciblage», explique Pape Mademba Bitèye.