Le Président Sall a décidé, hier, de veiller personnellement sur le suivi des 23 recommandations issues du Conseil interministériel sur la sécurité routière. Il a demandé, hier, en Conseil des Ministres, que leur application soit désormais suivie d’une façon hebdomadaire en conseil des Ministres après avoir enjoint, aux ministres concernés, de faire diligence pour l’application optimale de ses dernières.
Il est heureux, ainsi, que le gouvernement accorde une aussi grande importance à la situation. Plus de 700 morts par an sur nos routes est une forme de tragédie qu’il faut juguler avec fermeté, intelligence et détermination. Et le gouvernement semble s’être inscrit dans cette dynamique. Mais, il est évident qu’il s’aventure sur un terrain glissant, donc accidentogène. Car, le transport est un secteur détenu par des acteurs très syndiqués avec une capacité de mobilisation montre mais surtout la possibilité, en 24 heures, de paralyser le pays. Or, si nous avons bien suivi ces derniers, il ressort de leurs différentes réactions que l’on veut faire des chauffeurs et des transporteurs, des bouc-émissaires.
En clair, dans quelques jours, lorsque l’émotion suscitée par la collision de Sikilo se sera estompée, les acteurs de la route risquent de tout remettre en question et de se radicaliser. Donc, si l’on en juge par la détermination des autorités et le corporatisme des acteurs routiers, on peut prédire un bras de fer qui sera difficile à éviter. C’est d’ailleurs cette capacité de mobilisation et de riposte des syndicats routiers qui a fait que, jusqu’ici, les initiatives prises dans le cadre de la réglementation du secteur sont restées lettres mortes.
En clair, pour éviter aux populations, notamment les élèves qui doivent aller à l’école des désagréments de toutes sortes si le transport est paralysé, il est impératif que les hautes autorités de l’Etat travaillent à asseoir les conditions d’un dialogue permanent avec les acteurs. Il est impératif en effet qu’il y ait un cadre permanent de concertation entre autorités et syndicats du transport pour désamorcer les crises en évitant les incompréhensions et les tensions.
Assane Samb