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Secteur du transport: Le regroupement des taxis urbains dans la rue, vendredi prochain
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Réseau des journalistes en transport et sécurité routière (RJ/TSR): La route ne tue pas, c’est notre manière d’y rouler qui tue

Le Sénégal a connu, le dimanche 8 janvier 2023, son plus dramatique accident de la circulation. Quarante morts, une centaine de blessés suite à une collision entre deux bus de transport de voyageurs à hauteur du village de Sikilo, sur la route nationale 1, non loin de Kaffrine. Un bilan très lourd qui a suscité l’émoi et installé la tristesse dans le cœur des Sénégalais.

Le Réseau des journalistes en transport et sécurité routière (RJ/TSR) s’incline devant la mémoire des disparus et prie pour le repos de leur âme.

Cependant, après la vague d’émotions, les messages de compassion d’ici et d’ailleurs, les condamnations, l’heure doit être à l’introspection. Nous interroger comment nous en sommes arrivés là. Sans faux-fuyants, mettre le doigt dans la plaie. Une thérapie de choc pour un bien-être collectif.

Certes, tant qu’il y aura des véhicules et des routes, il y aura toujours des accidents de la circulation. Il ne s’agit pas donc d’éradiquer le phénomène, mais de le minimiser. Pour y arriver, tous les acteurs du secteur des transports doivent y mettre du leur. Il n’y a pas deux camps : celui des transporteurs et celui des pouvoirs publics, mais un seul, celui du Sénégal et des Sénégalais. Ainsi, chacun doit jouer son rôle et assumer ses responsabilités. Une prise de conscience individuelle pour le salut collectif.

L’Etat, dès le lendemain de la tragédie, a pris des mesures. Cette diligence est louable. Mais nous espérons qu’elles n’auront pas le destin des effets d’annonce : c’est-à-dire sans lendemains. Pour nous convaincre du contraire, nous attendons de voir ce qu’il en sera de leur application. Car, c’est bien là l’enjeu. Il est bien de prendre des mesures, mais il est encore mille fois mieux de les mettre en œuvre. Malheureusement, et il est regrettable de le dire, au Sénégal, le suivi-évaluation n’est pas notre fort.

Toujours est-il que, avec ce qui vient de se passer à Kaffrine, l’Etat a une belle occasion de nettoyer les Ecuries d’Augias, de donner un coup de pied dans la fourmilière que constitue le secteur des transports où le laisser-aller semble être la règle. L’heure ne doit plus être à la tergiversation ou aux états d’âme. La vie des Sénégalais est sacrée, elle ne doit plus être laissée à la merci d’une caste qui n’est mue que par ses intérêts pécuniaires. Dans cette caste, nous confondons aussi bien transporteurs, chauffeurs que les autorités en charge de veiller sur la bonne marche du secteur mais qui, par leurs pratiques peu orthodoxes, participent à alimenter la gangrène qui ronge le secteur des transports.

La terrible collision à Sikilo est, en réalité, la conséquence des collusions entre les membres de cette engeance. Mettre fin à ces mauvaises pratiques est la meilleure façon d’honorer la mémoire des morts de Sikilo mais aussi de toutes les victimes d’accidents de la route qui traînent des séquelles à vie.

La route ne tue pas, c’est notre manière d’y rouler qui tue.


 

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