Manque de centres de contrôle technique, vétusté du parc automobile, importation de pneus usagés, non-respect du Code de la route : la mort de 40 personnes dans une collision de bus secoue le gouvernement. Sur ce l’Etat du Sénégal ne compte pas baisser les bras face à cette tragédie. En effet, les propriétaires des deux impliqués dans l’accident à Kaffrine sont placés en garde à vue depuis hier, mardi.
Les propriétaires des deux bus sont poursuivis pour mise en danger de la vie d’autrui, abandon d’un véhicule à un tiers non titulaire du permis de conduire de catégorie D (requis pour la conduite d’un bus de transport), défaut d’assurance pour l’un et de pneumatiques défectueux pour l’autre. Interrogés par la gendarmerie de Kaolack, ils ont été placés en garde à vue par la suite.
Réunis dans la soirée de lundi, les acteurs du secteur des transports ont approuvé 23 mesures urgentes pour améliorer la sécurité routière. Parmi elles, la création d’une structure chargée du contrôle routier, l’interdiction de circuler des véhicules de transport public de voyageurs sur les routes interurbaines entre 23 heures et 5 heures, la limitation de la durée d’exploitation à dix ans pour les véhicules de transport de personnes et de quinze ans pour les véhicules de marchandises, l’interdiction de l’importation des pneus usagés, le contrôle technique gratuit à Dakar pour les véhicules de transport et de marchandises ou encore l’ouverture de centres de contrôle technique dans les régions.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 27 000 personnes sont victimes d’accidents sur la voie publique chaque année au Sénégal, dont 11 000 à Dakar. Entre 2015 et 2019, les accidents routiers ont occasionné en moyenne 644 décès chaque année selon l’ONG Partners West Africa. Ces accidents seraient à 90 % dus au comportement des conducteurs : vitesse, négligence, imprudence et non-respect du Code de la route sont les premiers facteurs pointés.
Le manque de formation des chauffeurs de transports en commun publics, les faux permis, l’application aléatoire des sanctions prévues par le Code de la route ainsi que le laxisme des contrôles techniques sont aussi en cause.