Le conseil interministériel sur la sécurité routière s’est tenu ce lundi 9 janvier au centre de conférence Abdou Diouf de Diamniadio. Le Premier ministre, Amadou Ba qui préside la rencontre, a ouvert la séance à 19h 27 minutes par un mot de bienvenue précédé d’une minute de silence observée à la mémoire des morts suite à l’accident survenu à Sikilo, avec un bilan macabre de 39 morts et plus de 100 blessés. Les acteurs vont échanger pour décider de mesures fortes allant dans le sens d’améliorer la prévention routière.
Le gouvernement a décidé de mettre un terme à l’insécurité routière et d’atténuer les dégâts sur la route. C’est l’information qu’a livré le Premier ministre, à l’occasion du conseil interministériel sur la sécurité routière tenu à Diamniadio. « Ainsi, les accidents de la route causent une souffrance profonde aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Au-delà du lourd tribut humain, les violences routières constituent un véritable fléau social et économique. Ils alimentent la pauvreté et ralentissent notre marche vers l’émergence. Le coût économique de l’insécurité routière dans notre pays est aujourd’hui estimé 160 milliards F Cfa, soit 2% du PIB », a déclaré Amadou Bâ à son gouvernement ainsi qu’aux acteurs des transports routiers.
Selon le Premier ministre, le gouvernement va poser des actions concrètes visant à éradiquer le fléau en appelant les concitoyens à un changement radical de comportement. « Les autorités publiques doivent prévenir et réprimer les comportements individuels irresponsables. L’excès de vitesse, l’alcool et les drogues au volant, on le sait, sont des facteurs majeurs de risque qui aggravent les accidents. Ils ne sont pas tolérables. Une évolution des comportements est indispensable. Elle suppose une formation, et même une éducation dès le plus jeune âge. Elle passe aussi par la mise en place d’une politique de contrôle et de sanction efficace, garantissant le respect de règles clairement définies. Prévention et sanction seront donc deux volets totalement complémentaires de l’action gouvernementale », a assuré le chef du gouvernement.
Pour ce faire, il fera savoir que « véritablement, l’application des mesures dites de rupture seront plus efficaces. C’est-à-dire les mesures qui modifient en profondeur le comportement des conducteurs et des usagers de la route. Ces mesures permettent une diminution réelle du nombre de morts ».
« Je veux donc le dire ici très clairement : les mesures que nous annonçons aujourd’hui répondent à un seul et unique critère, leur efficacité à diminuer le nombre d’accidents », a annoncé Amadou Bâ. Côté statistiques, il n’a pas manqué de rappeler « les chiffres catastrophiques de la mort sur la route chaque année ». Selon lui, « plus de 700 personnes sont tuées sur nos routes ce qui font des accidents de la circulation la première cause de mortalité au Sénégal ». C’est pourquoi le Gouvernement a dénoncé cette hécatombe avant de s’engager à tout faire pour l’arrêter.
« C’est pour y mettre fin que le président de la République Macky Sall a ordonné la tenue de ce Conseil interministériel. Le regrettable accident survenu dimanche à Kaffrine, ayant occasionné la mort de 39 de nos compatriotes et plusieurs blessés, nous rappelle l’obligation et l’urgence d’agir pour mettre un terme définitif à ce drame. Au-delà de l’indignation, nous devons porter un message de responsabilité », a confié Amadou Bâ. D’après lui, beaucoup de ces décès pouvaient être évités par des comportements plus responsables et par une action résolue des pouvoirs publics. Le Premier ministre a annoncé une série de mesures réalisables dans l’immédiat ou à court terme à la fin des travaux du conseil interministériel. Celles-ci devront être identifiées pour agir sur les déterminants de l’insécurité routière.
Mamadou SALL