Depuis plusieurs années maintenant, la technologie permet de mieux comprendre des sites archéologiques, voire même d’en découvrir. Une grande étude a été menée au nord du Guatemala et, grâce à la technologie Lidar, il a été possible de découvrir plusieurs centaines de sites mayas. En étudiant la volumétrie, les archéologues ont été en mesure de mieux appréhender l’organisation spatiale de cette zone et les liens entre les différents groupements de bâtiments reliés par des systèmes de routes.
L’équipe de recherche s’est exprimée dans la revue scientifique Ancient Mesoamerica, en décembre 2022, annonçant les résultats de leur imposante campagne d’observation Lidar. Au total, 964 restes archéologiques ont été repérés dans la zone de Mirador et de Calakmul. Ce n’est pas la première fois que ces zones sont étudiées depuis le ciel. Dans les années 1990, des observations via satellite infrarouge avaient été menées. Mais les résultats de 2022 sont tout à fait encourageants pour la poursuite des recherches.
Des sites mayas reliés par des routes
En cartographiant les centaines d’établissements repérés dans la végétation de cette région du Guatemala, les chercheurs ont constaté que beaucoup d’entre eux étaient reliés par des chaussées s’adaptant aussi à un terrain qui forme des frontières naturelles au sein de ce paysage. En effet, la zone est très marquée par une présence d’eau tant souterraine qu’en canaux dont les volumes fluctuent selon les saisons. Malgré la présence de plusieurs groupements d’habitations et de bâtiments, le statut de ces zones d’habitation n’est pas tranché et reste épineux en recherche sur place. Village, cité, ville ? De plus, certains monticules de terre montrent qu’il y a eu des implantations mais pas forcément de construction en dur.
Des sites de grande taille et des terrains de jeux
Pour étudier la zone, les chercheurs ont utilisé le Lidar en plus de missions de cartographie et de prospection archéologique au cours de nombreuses années. Ainsi, différents sites semblent se dégager comme des lieux d’habitation, de loisir mais aussi des espaces de grande taille avec des vocations cérémonielles. L’objectif étant, au regard de tous ces sites, de comprendre leurs périodes de fonctionnement, leur hiérarchie également en fonction des époques dans un monde maya très changeant politiquement.
Autres découvertes, 30 terrains de jeux de balle, un rituel typique de la culture maya. Un sport opposant deux équipes devant se renvoyer une balle très lourde en caoutchouc sans la toucher, ni avec les mains ni avec les pieds. Bien que les règles ne soient pas explicitement expliquées, il est pensé que l’objectif était de ne pas faire tomber la balle et de marquer des points face à l’équipe adverse en la faisant passer dans un anneau en pierre situé en hauteur.
Des découvertes qui changent la donne
Dans les régions considérées comme peu hospitalières pour le développement de groupement d’individus, seules les recherches mêlant plusieurs savoirs permettent d’en apprendre plus. C’est typiquement le cas dans cette étude puisque la zone avant d’être étudiée ne semblait pas très adaptée à un développement et un rayonnement. Or, la présence de ces sites, en plus des lieux monumentaux et cérémoniels, ainsi que le système de route montre que les individus de la zone ont pu s’établir et s’organiser économiquement et politiquement à la période préclassique.