Une nouvelle attaque aérienne a visé Kiev lundi 2 janvier à l’aube, après une journée du Nouvel An marquée par des dizaines de frappes russes qui ont fait au moins quatre morts dans la capitale et ailleurs dans le pays.
Une nouvelle attaque aérienne a visé Kiev lundi à l’aube, après une journée du Nouvel An marquée par des dizaines de frappes russes en Ukraine qui ont fait au moins cinq morts et des dizaines de blessés. « Restez dans les abris ! », a demandé vers 01H00 (23H00 GMT) sur Telegram Serguiï Popko, le chef de l’administration militaire de la capitale. « La défense aérienne fonctionne (…). Des fragments de balcons et de fenêtres d’un gratte-ciel ont été endommagés » dans le nord-est de la ville, a-t-il poursuivi. « Les Russes ont lancé plusieurs vagues de drones Shahed » de fabrication iranienne, a déclaré pour sa part Oleksiï Kouleba, le chef de l’administration militaire de la région de Kiev, précisant que les frappes étaient dirigées contre des « infrastructures essentielles ». Selon le maire de la capitale Vitali Klitschko, un homme de 19 ans a été blessé par des éclats de verre. La défense antiaérienne ukrainienne a affirmé avoir abattu 41 drones et un missile russes. L’opérateur DTEK a annoncé que l’attaque avait infligé des « dégâts » aux infrastructures liées à l’alimentation en électricité de Kiev et qu’il devait de ce fait imposer des coupures d’urgence.
La compagnie nationale Ukrenergo a confirmé les pannes de courant, tout en assurant que la situation était « totalement sous contrôle ». Après une série de revers militaires sur le terrain et d’attaques ukrainiennes ayant visé le territoire russe et la Crimée annexée, Moscou a opté à partir d’octobre pour une tactique de bombardement des infrastructures de l’Ukraine, provoquant régulièrement des coupures d’électricité et d’eau. Les autorités russes ont quant à elles fait état lundi d’une attaque ukrainienne au drone sur une installation électrique dans la région de Briansk, frontalière de l’Ukraine, et ont affirmé avoir abattu un drone de reconnaissance ukrainien se dirigeant cette fois vers la grande ville de Voronej.
Peu avant et après le passage à 2023 dimanche, des bombardements sur Kiev et sept autres régions avaient déjà fait au moins cinq morts et 50 blessés, selon les autorités ukrainiennes. De son côté, Moscou a affirmé avoir ciblé des installations de fabrication de drones. Dans le centre de Kiev, un missile a éventré dans la nuit du Nouvel An la façade d’un hôtel, tandis que le chef de la police locale, Andriï Nebitov, a diffusé une photographie sur Facebook montrant ce qui semblait être les restes d’un drone avec les mots « Bonne année » écrits en russe.
L’armée de l’air ukrainienne a aussi affirmé avoir abattu 45 drones Shahed dans la nuit de samedi à dimanche. Puis, dans la journée de dimanche, « l’ennemi a effectué 35 frappes aériennes, utilisant notamment des drones Shahed-136 », et tous les engins tirés par la Russie ont été détruits, a annoncé dans la soirée l’état-major de l’armée ukrainienne. Les autorités séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont elles signalé des bombardements ukrainiens avant et après le Nouvel An qui ont fait au moins un mort et 15 blessés. L’armée russe a par ailleurs déclaré dimanche poursuivre son offensive dans la région de Donetsk, dans l’est de l’Ukraine, où se concentre actuellement l’essentiel des combats.
L’état-major des forces ukrainiennes a à cet égard souligné dimanche soir que « l’ennemi (…) continuait de tenter des attaques dans le secteur de Bakhmout », le point le plus chaud du front, où les deux camps subissent de lourdes pertes. Les soldats engagés dans cette bataille sont soumis à une « incroyable fatigue » morale et physique. Et dans cette guerre d’usure sans fin, certains finissent par se percevoir « comme de la viande, juste bons à être envoyés à la mort », a expliqué sur place à l’AFP Mark Kouptchenenko, un jeune aumônier militaire ukrainien qui va tous les jours sur le front. Il n’y a pas ou très peu de rotations, « ils sont en permanence au combat », sous une pression énorme, soumis à des ordres que parfois ils ne comprennent plus, a-t-il encore dit.