Initiateur de panels sur le 3e mandat anti constitutionnel du président Macky Sall ce vendredi 30 décembre, Dr Abdourahmane Diouf est subitement rattrapé par une supposée affaire d’abus de pouvoir et de licenciements abusifs. Du moins, si l’on en croit quatre (4) de ses employés à l’Agence Africaine pour le Commerce et le Développement (2ACD). Lesquels l’ont attrait devant l’inspection du travail pour retards de paiement de salaires et abus d’autorité. Il s’agit d’Abdoulaye Waly Faye, Franck Sanka, Ndèye Khady Guèye Fall et Fatoumata Ba.
« Nous sommes confrontés à un retard de paiement de 2 mois de salaires, septembre et octobre, ce qui a finalement viré à un licenciement pour motif économique mettant fin à 6 années de collaboration », disent les plaignants. Leur seul tort aura été d’avoir osé interpeller la direction à ce propos, le 8 novembre dernier. En lieu et place d’une réponse claire, ils auraient plutôt reçu des réprimandes. « Le 15 novembre, le patron Abdourahmane Diouf nous a convoqués, pour nous reprocher d’avoir évoqué le code du travail qui exige un paiement de salaire au plus tard le 8 de chaque mois. Il nous a également dit que nous l’avions trahi. Et c’est après qu’il nous a signifié qu’il n’avait pas de quoi nous payer et qu’il ne savait pas quand il pourra libérer nos salaires », ont expliqué ces déflatés. Par la suite, M. Diouf les aurait reçus individuellement pour leur demander d’aller ailleurs chercher du travail. Mais pour eux, c’était simplement une manière de les exclure de sa société sans avoir à les licencier de façon formelle.
Au sujet des cotisations sociales, ces ex-employés disent avoir porté plainte auprès de l’inspection du travail. Parce que « 2ACD n’a pas régularisé les cotisations sociales au niveau de l’Ipres et de la Caisse de sécurité sociale ». C’est ainsi que « nous avons déposé une plainte et avons remis une convocation à la direction qui nous a, à son tour, convoqués à une réunion d’information qui devait se tenir le lendemain à 10h. Lors de cette réunion, Dr Abdourahmane Diouf nous a fait savoir qu’il allait licencier tout le personnel, sans exception, car 2ACD ne pouvait plus payer ses employés et que la procédure allait être engagée sans délai auprès de l’inspection du travail », ont-ils révélé.
Une fois, devant l’inspecteur du travail, les deux parties ont convenu d’un arrangement à l’amiable sur les termes d’un licenciement pour motif économique. Après leur avoir communiqué leurs soldes, le boss de la société avait pris, selon ses ex-agents, « l’engagement de leur solder les mois de novembre et décembre, en 3 mois, c’est-à-dire jusqu’au mois mars 2022 ». Une proposition qui n’aurait pas agréé les quatre (4) plaignants qui ont exigé le paiement de tous leurs droits à la réception de la lettre de licenciement pour motif économique.
Finalement, disent-ils « nous avons reçu les salaires des mois de septembre et d’octobre, le 27 décembre. En même temps, nous avons reçu respectivement nos lettres de licenciement pour motif économique ». Des plis dans lesquels auraient été joints les certificats de travail et les libellés du solde de chaque compte. Ainsi qu’un moratoire de 5 mois au lieu de 3 mois initialement proposés. Ce qu’ils dénoncent également, non sans exiger le respect des termes de l’accord. Seulement, cette affaire qui éclabousse le président du parti AWALE, survient à un moment où il a réuni plusieurs experts et juristes du Droit constitutionnel, pour un séminaire prévu ce vendredi 30 décembre autour du 3è mandat anti constitutionnel du président Macky Sall.
Mamadou SALL