INTERVIEW AVEC JSIDEB

L’altruisme en bandoulière, l’invité de votre page people du jour est un sage dans un corps de jeunot. Tête bien faite, il rappelle à bien des égards, ces intellectuels organiques qui ont lancé la révolution noire. Esprit de partage, il aiguillonne ses cadets, pour leur éviter les travers qu’il a connus, mais aussi, leur faire bénéficier de son expérience. Donneur récepteur, il apprend de son dialogue avec le monde, tel un Senghorien. Ses albums, son parcours, ses succès sont une leçon de vie qui mériteraient d’être enseignés. Mic l’artiste !!!   

Présentez Vous à nos lecteurs ? 

Je me nomme Jean-Baptiste Diouf, plus connu sous le nom d’artiste JsideB et je suis de la Commune de Grand Yoff. Artiste, rappeur, chanteur, auteur compositeur, j’évolue aussi dans le milieu de l’audiovisuel, à savoir l’infographie et la réalisation. Je fais également de la production musicale. Je suis détenteur d’un label Dabizzdeugou Music, il existe depuis 2016.

Quelle est l’histoire derrière ce nom d’artiste ? 

Mon nom d’artiste JsideB n’est autre que l’acronyme de mon nom composé Jean-Baptiste. Le J représente le Jean, le side est le trait d’union entre le nom et enfin le B représente le Baptiste, mais dans un autre sens la prononciation du « J » signifie semer en Wolof, c’est-à-dire mettre en place ou bien apporter sa pierre à l’édifice dans une quelconque chose.

Vous avez évolué avec le groupe OMOTSJEN avant de démarrer votre carrière solo. Quels sont les acquis d’un tel parcours ?  

Le groupe OMOTSJEN avait été créé avec un ami du nom de ALystar. Ce groupe m’a permis de faire mes premiers pas et d’avoir mes premières expériences dans le  milieu musical, comme le fait de découvrir le processus de la production d’un son qui, au début, était pour moi un monde assez particulier.

Demi-finaliste du concours national FLOW-UP, une belle expérience ? 

Le concours FLOW-UP a indirectement fait de moi l’artiste que je suis devenu aujourd’hui. Mon élimination en demi-finale m’avait « affecté » au point qu’une fois chez moi, je n’avais envie que d’une chose : lâcher le micro et quitter le monde musical. Je connaissais mon potentiel et c’est la raison pour laquelle ça m’a fait cet effet. J’avoue que cette nuit fût l’une des plus longues et des plus difficiles que j’ai vécue artistiquement. Je me suis remis en question, me suis posé mille et une questions et c’était la première fois que j’ai eu à pleurer à cause de la musique et je me suis juré que ça serait non seulement la dernière mais aussi que par mon travail, les jurys de cette année se diront juste ´´Ah On s’était trompé, il est exceptionnel comme artiste’’. Cette compétition en plus de m’avoir forgé, m’a fortifié

Quid de TRINITY nominé au parmi les 5 finalistes du Galsen Hip hop Awards auprès de grands rappeurs tel que Nix, Awadi….. ?

TRINITY est mon  premier projet de Mixtape et il avait concouru parmi les meilleurs albums du Galsen Hip-hop Award en 2018 (15 décembre 2017 sortie de TRINITY), et il a été nominé parmi les 5 meilleurs albums aux côtés d’artistes tels que Awadi, Nix, Fla the Ripper, ResKP.

JsideB a également été nominé au Prix Découvertes RFI en 2020. Dites-nous en un peu plus.

En 2020, mon manager, Lamine Ba, m’avait inscrit au concours du Prix Découvertes Rfi, sans même m’aviser. Ç’a été une surprise, mais au final, j’y ai participé. Et c’était une fierté pour moi de représenter le Sénégal avec 2 autres artistes sénégalaises et nous avions terminé parmi les 10 finalistes sur plus de 2 000 artistes en Afrique francophone.

 Qu’est-ce qui a changé depuis ? 

Ce fut une très belle expérience artistique et cela m’a permis non seulement de m’ouvrir à l’international côté sonorité mais également de me faire un carnet d’adresses, de tisser des liens avec d’autres artistes hors du Sénégal.

Comment JsideB définirait-il son style musical ? 

Je dirai que mon style musical est assez particulier et diversifié avec le rap comme base. Mais sinon,  je touche à pas mal d’univers comme le Jazz, le R&b, la Soul car en tant que technicien du son, valser dans ces univers est un surplus dans ma musique et me permet aussi de pouvoir orienter d’autres artistes au moment de la production.

Qu’est-ce que cela fait en tant que jeune artiste d’avoir son propre label ? Pensez-vous aider les jeunes qui souhaitent aussi se lancer ? 

C’est une énorme réalisation, une grande fierté et c’est encore plus de responsabilités. Il faut savoir que je ne suis pas le seul artiste du label, je produis des jeunes de ma commune. Une façon pour moi de tendre la perche à des jeunes frères et sœurs qui veulent embrasser le milieu musical. Dans ce sillage, je porte désormais une casquette de plus, celle de Producteur qui augmente davantage mes responsabilités. Mais tout ceci c’est avec fierté que je le fais, car j’évolue dans ma passion et j’en ai fait un travail, j’y gagne ma vie ! Toujours grâce à ce label DabizzDeugou Music, j’ai fait beaucoup de productions d’artistes à travers des projets et des sons.

Des projets en vue ? 

Je suis toujours dans l’optique de promouvoir mon album, celui que j’ai sorti en Juin dernier, Shadow (Ombre), un album de 15 titres et j’invite les mélomanes à le découvrir sur toutes les plateformes de téléchargements. Cet album peut parler à tout le monde et pratiquement tous les titres sont des leçons de vie. Dans la continuité de la promotion de Shadow, nous préparons des vidéos pour une plus grande accessibilité de l’album. Mais également un grand concert prévu au cours de l’année 2023 à la salle mythique de SORANO.

ANNA THIAW