En conférence de presse ce mercredi 28 décembre, Ousmane Sonko et Habib Sy ont fait un clin d’œil aux partenaires techniques et financiers de l’État du Sénégal sur la Cours des Comptes. Ces partenaires qui, selon eux, avaient participé à hauteur de 667 milliards, soit 84,5 % sur les 789 milliards mobilisés pour lutter contre la pandémie de Covid-19, doivent être informés juste et vrai.
Devant la pléthore de journalistes, l’ancien ministre Habib Sy n’a pas mis de gants pour tourner en dérision la gouvernance en cours. « Chers partenaires au développement, voilà que le ministre à qui vous confiez l’argent que vous nous donnez ou que vous nous prêtez reconnaît que l’État du Sénégal a fait au moins un manquement de 6 milliards », a-t-il déclaré. Selon lui, ces partenaires ont, par ce justificatif boiteux du ministre Moustapha Ba, une bribe de réponse des raisons du sous-développement du Sénégal. Voilà pourquoi, malgré tout ce que vous avez donné au Sénégal, nous sommes le 25e pays le plus pauvre, lâche-t-il. Comme pour en rajouter une couche, le leader de Pastef, Ousmane Sonko affirme que « ce président de la République qui tend à leur faire croire qu’il est le seul garant d’un Sénégal stable, démocratique, est le même qui garantit la gabegie, la mal gouvernance, le détournement des deniers publics et particulièrement dans des moments de crise sanitaire ».
L’opposant radical a d’ailleurs décrit le président Macky Sall comme « le promoteur et le protecteur de pratiques malsaines qui ont permis à certains de ses collaborateurs ministres de détourner des milliards de fonds auxquels vous avez contribué ».
Dans le même sillage, Habib Sy est d’avis que ces 13 partenaires, selon le rapport de la Cour des Comptes, ne peuvent afficher l’indifférence par rapport à ce scandale prouvé dans la gestion des fonds mobilisés pour la lutte contre le Covid-19. En effet, « l’argent donné à l’État du Sénégal provient des contribuables de ces pays » a précisé l’ancien ministre Habib Sy. Pour la suite, Ousmane Sonko a invité la communauté internationale à se rapprocher de l’opposition Sénégalaise. Il considère que « ces derniers ne font aucun effort pour avoir le contact minimum avec l’opposition qui, pourtant, a fini de gagner la confiance d’au moins 54 % des Sénégalais ».
Pour rappel, le gouvernement avait annoncé une instruction judiciaire ou des sanctions administratives contre les autorités impliquées dans le carnage financier. Le ministre des Finances et du budget avait aussi informé de l’adoption de mesures pour corriger certains manquements relevés. Nonobstant cette volonté affichée de la part du gouvernement, nombreux sont aujourd’hui les organisations et entités qui réclament justice pour élucider les points noirs du rapport de la Cour des Comptes. Notamment l’intersyndicale des enseignants, la société civile et même des responsables de la riposte sanitaire à la pandémie de Covid-19 comme Dr Abdoulaye Bousso.
Mamadou SALL