Africain de par sa naissance entre un père sénégalais et une mère congolaise, Admow est un pont biologique pour un panafricanisme culturel. Conglomérat de sonorités, sa musique est un rendu sonore de son métissage originel qui fait de lui un artiste original. Tête bien faite, il ne vit pas que de son art et s’active dans l’entrepreneuriat culturel pour tendre la perche à ses jeunes pairs. Lisez-le, vous allez avoir envie d’écouter son flow.
Comment résumeriez-vous votre parcours musical ?
J’étais un fan d’Akon depuis le début et avant cela je faisais de la danse. Akon m’a inspiré et j’ai voulu devenir un grand artiste comme lui en représentant le Sénégal partout dans le monde. Un jour, je l’ai vu et c’est de là que tout est parti. Ma carrière a fait sa transition. De la danse à la musique. Au début, je reprenais ses sons en live, on m’appelait Lil akon. Quelques années plus tard (2006), j’ai commencé à chanter avec le pseudo de Admow. Le son à travers lequel le public senegalais m’a connu, c’est ‘what’s my name. Un son qui faisait partie du mixtape minafrica. Avant ça, j’avais sorti un premier mixtape qui s’appelait my life en 2011 et j’avais fait deux clips, dont Ly love et Belle vie. Après 2013, après le fameux son what’s my name, j’ai eu à faire deux fois le tour du Sénégal, pas mal de featuring, de sons, de collaborations, de concerts. Après, il y a eu d’autres titres, comme Yama Doye, wakhal ma ké, entre autres jusqu’à ce que je devienne acteur. Je chante toujours, j’ai des titres qui sont d’actualités et beaucoup ont cartonné avec la série Maîtresse d’un homme marié.
Quelle est l’histoire derrière votre nom d’artiste ?
Admow, c’est comme un sigle : chaque lettre a un sens. Admow veut dire…… Je suis né en Zambie, ma mère est congolaise et mon père est sénégalais al pulaar. Je n’ai jamais voulu me bloquer sur « quelque chose » et c’est la raison pour laquelle j’ai toujours prôné l’enracinement et l’ouverture.
Ça fait un bail. Qu’est-ce qui explique votre absence ?
A un moment donné, il fallait que je prenne un peu de recul, que je me concentre un peu sur d’autres motivations, d’autres activités que j’ai voulu mettre en avant. Je suis entrepreneur et j’ai voulu aussi bâtir mon empire autre part. Il y a aussi eu la série qui m’avait un peu occupé, même si je faisais des sons dans la série, j’étais quand même un peu absent. Il fallait que je m’active aussi dans d’autres choses que j’aime aussi bien faire. J’ai ouvert ma structure audiovisuelle, je suis également dans l’éducation. Et donc pour donner vie à tout cela, il fallait que je sorte de ma zone de confort. Voila un peu ce qui a expliqué ma longue absence. La musique est toujours en moi et il y aura toujours ce moment où je reviendrai faire ce que je sais faire.
Qu’en est-il de votre carrière d’artiste ?
Je suis né et je pense mourir artiste. C’est une chose que je ne suis pas prêt d’arrêter. Même si j’ai fini par quitter le monde artistique, cette connexion qui est en moi ne me quittera jamais, elle restera intacte. Ma carrière artistique se porte bien, je travaille dessus, je crée des choses, mais je ne cache pas le fait que je tends vers la production, histoire d’épauler les jeunes frères. Mais Admow est toujours là et va bientôt sortir de nouvelles productions.
Maîtresse d’un homme marié, comment avez-vous intégré la série ?
Ça a été plutôt facile, fluide, car j’avais déjà une connexion avec Marodi. Ils m’ont appelé et m’ont fait comprendre qu’il y avait un rôle qui me collait bien, celui de Moustapha (rôle qu’il incarne dans la série). J’ai fait le casting, et ça c’est bien passé. Ce n’était pas compliqué et mon background artistique m’a un peu aidé, j’étais un peu acteur dans mes clips et pour le coup, ça m’a beaucoup aidé.
Qu’en est-il des B.O de la série, dont vous êtes l’interprète ?
Ça s’est fait de façon très naturelle. Etant artiste et acteur, j’ai travaillé avec Marodi dans ce sens pour faire 90% de B.O de la série. Une expérience très
belle et enrichissante.
Quid de vos relations avec Maya Abdoul ?
Maya Abdul c’est comme une sœur pour moi, une personne que j’aime bien. Elle est très naturelle, ouverte, talentueuse. Une chanteuse que j’adore écouter et à chaque fois qu’on est au studio, l’énergie est tellement positive, qu’on se lâche. Et même quand c’est elle qui doit enregistrer un son, je m’implique parce que j’aime ce qu’elle fait.
Admow aborde souvent le thème de l’amour dans ses chansons. Une raison particulière ?
C’est naturel ! Quand je dois réfléchir ou écrire un son, je suis tout le temps dans l’univers de l’amour. On va dire que j’aime l’amour ! Je ne force rien du tout. Je suis plutôt dans un univers très doux, jovial, coloré, et c’est ce que je reflète dans ma musique, bien que j’aborde d’autres thèmes. L’amour c’est beau, les gens aiment l’amour. Quand je sors un album, les gens mettent plus en avant les thèmes qui parlent d’amour. Ils adorent ça.
Comment trouvez-vous l’industrie cinématographique au Sénégal ? Est-elle adaptée à nos us et coutumes ?
On essaye de s’adapter. Nos cinéastes essaient d’aborder des thèmes en rapport avec nos réalités. Après, il faudra essayer de l’exporter un peu partout dans le monde. Maîtresse d’un homme marié par exemple a été très suivie un peu partout et je trouve que c’est un bon début. Il ne reste plus qu’à faire le maximum. Tout ce que l’on traite dans les séries, c’est ce qui se passe dans le pays, c’est notre actualité. Il faudra juste travailler davantage.