Le procès tant attendu par la famille de feu Benjamin Coly domicilié au quartier de Lyndiane, dans la périphérie de Ziguinchor, va s’ouvrir aujourd’hui au tribunal de la capitale sud. Pour rappel, Benjamin Coly avait succombé à ses blessures après avoir été ligoté nu, battu et abandonné par l’exploitant agricole libanais Victorio Imad Charaf, aidé par ses trois employés qui seront finalement arrêtés puis relâchés, bénéficiant d’une liberté provisoire. L’affaire s’ouvre aujourd’hui pendant que la famille de Benjamin Coly s’interroge sur la liberté provisoire accordée aux présumés meurtriers après 2 ans et demi de prison.
Cette affaire avait provoqué la colère des habitants de Ziguinchor. L’exploitant agricole Victorio Imad Charaf alias Victor et ses trois présumés complices, Dieudonné Badiane, Pape Khalifa Diouf et Lazare Lopy, tous employés dans son verger sis dans le quartier de Diabir, avaient été déférés le mercredi 9 septembre 2020 à la Maison d’arrêt et de correction Ziguinchor. Les faits pour lesquels ils ont été envoyés à la citadelle du silence remontent à trois ans auparavant.
Victorio Imad Charaf alias Victor avait, le jour des faits, organisé un diner en l’honneur de ses amis et quelques-uns de ses employés. Il s’attache les services de Benjamin Coly pour l’aider dans la cuisson des escargots. A la fin de la fête, les employés de Victor, à savoir Dieudonné Badiane, Pape Khalifa Diouf et Lazare Lopy, se sont retirés dans leur chambres laissant derrière eux leur patron Victorio Imad Charaf alias Victor et Benjamin Coly. «C’est Benjamin Coly qui m’a asséné des coups avant que je ne perde connaissance. Quand j’ai repris mes esprits, je me suis rendu compte qu’il (Benjamin Coly) avait fini de me soutirer la somme 40.000 F Cfa de mon sac. Quand je l’ai interpellé, il m’a fait savoir qu’il y avait un voleur qui s’est introduit dans ma maison qui trône dans mon verger et que c’est ce dernier qui m’a frappé avant que je ne perde connaissance mais qu’il avait pu récupérer et garder l’argent que j’avais mis une enveloppe. C’est quand j’ai ouvert l’enveloppe que je me suis rendu compte qu’il manquait 40.000 F Cfa.
A la question de savoir où sont mes 40.000 F Cfa, Benjamin Coly m’a dit que ce n’est pas lui qui les a pris. Il s’ensuivra des échanges houleux entre nous deux qui ont fini par une bagarre», a confié Victor aux policiers enquêteurs. «C’est au cours de la bagarre que j’ai appelé mes employés à l’aide. Quand nous l’avons battu, nous l’avons transporté sous un manguier se trouvant dans le verger jusqu’au lendemain à 7 heures du matin. C’est nous-mêmes qui avons informé sa famille. Sa maman accompagnée de ses deux filles se sont aussitôt rendues sur les lieux», a soutenu Victor à son audition.
Cuisinés à leur tour, les trois présumés complices et employés de Victor avaient laissé entendre devant les limiers : «quand nous sommes sortis de nos chambres, nous avons trouvé Victor et Benjamin Coly en train de se battre. Nous n’avons jamais battu Benjamin Coly. Nous avons seulement aidé Victor à le transporter jusque chez lui, dans sa chambre», ont expliqué Dieudonné Badiane, Pape Khalifa Diouf et Lazare Lopy. «Ce ne sont pas les coups que j’ai donnés à Benjamin Coly qui l’ont tué. Benjamin Coly avait percuté un manguier et avait même perdu connaissance. Je ne reconnais pas l’avoir tué», a soutenu Victor lors de son face-à-face avec les policiers enquêteurs, selon nos confrères de l’Observateur. Pour rappel, né en 1983 à Dakar, marié, Victorio Imad Charaf alias Victor avait tenté de quitter la ville de Ziguinchor.