L’encours de la dette de 2019 présente des écarts et non des moindres, révèle le rapport de la Cour des Comptes. Et malgré les justifications du Ministères des Finances et du Budget, la Cour, sous réserve de la fiabilité des nouveaux chiffres sur l’encours de la dette, maintient son constat sur les écarts signalés.
Plus de 700 milliards de FCFA avaient été mobilisés pour la riposte Covid-19 par les bailleurs et l’État sénégalais, soit plus de 1 milliard d’euros. Sur 180 pages, le rapport de la Cour des comptes charge lourdement la gestion de ce fonds.
Les contrôleurs disent avoir relevé une surfacturation de plus de 2,7 milliards de FCFA sur le prix du riz acheté et distribué aux populations les plus démunis pendant le confinement. Elle pointe aussi une surfacturation des gels hydroalcooliques. Selon le rapport, 19 milliards de FCFA ont également été alloués à des dépenses sans lien avec le Covid-19. Par exemple, l’achat de bacs de fleurs par le ministère de l’Urbanisme.
En effet, il est constaté par la Cour des comptes des écarts importants entre la situation de l’encours de la dette figurant dans les documents du Ministère des Finances et du Budget (DGCPT : Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor / DDP : Direction de la Dette publique) à la date du 31 décembre 2018 et la date du 1er Janvier 2019 (comme le montre le tableau n°15 du rapport : NDLR).
Pour justifier les écarts constatés entre l’encours de la dette publique au 31 décembre 2018 et celui établi au 1er janvier 2019, le MFB a produit une nouvelle situation de l’encours de la dette au 31/12/2018, mise à jour après dépôt de la loi de règlement à la Cour des Comptes, a précisé le rapport. La Cour, sous réserve de la fiabilité des nouveaux chiffres sur l’encours de la dette, maintient son constat sur les écarts signalés.
La Cour des comptes souligne aussi un problème d’attribution des marchés. Trois agences de voyages appartenant à la même personne ont remporté 17 marchés pour un total de 15 milliards de FCFA de fournitures médicales. L’institution relève que ces sociétés n’avaient aucune expérience dans la fourniture d’équipements médicaux. Enfin, le rapport révèle le paiement en espèces de certains fournisseurs alors que les textes imposent un règlement des dépenses de l’État par chèque ou virement. La Cour des comptes demande donc au garde des Sceaux l’ouverture d’informations judiciaires contre 10 responsables impliqués
Pour rappel, la dette publique comprend la dette extérieure et la dette intérieure. L’encours de la dette publique en 2019 s’élève à 7 825,29 milliards de FCFA comme indiqué dans le PLR. Il représente 56,64% du PIB et respecte ainsi le critère de convergence de l’UEMOA fixé à 70%. Néanmoins, la Cour demande au Ministre des Finances et du Budget de transcrire dans les documents de reddition des informations exhaustives et définitives.