Arrêté à 131,7 milliards F CFA pour 2023, soit le triple en 10 ans, le budget du ministère des finances et du budget a connu une hausse qui a suscité l’intérêt générale. Une situation qui poussa d’ailleurs le ministre en charge de faire le diagnostic mais aussi d’apporter des éclaircissements dans le cadre de l’examen du budget du ministère de l’Eau et de l’Assainissement.
Le ministre des Finances et du Budget a apporté des précisions, dans le cadre de l’examen du budget du ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Sur ces crédits, il faut retenir, selon Moustapha Ba, que près de 93 %, soit un montant de 122,23 milliards F CFA, sont consacrés exclusivement aux investissements au profit des populations et seulement 7 % sont alloués aux dépenses de personnel et de fonctionnement, soit 9,5 milliards F CFA.
Au ministre de préciser que ce budget est financé à plus de 50 % sur ressources externes. Il a souligné que l’intérêt de ce secteur est que tous les prêts contractés comportent un élément don d’au moins 35 % (élément de libéralité) acquis généralement dans le cadre de la coopération bilatérale. «Tout pays qui s’endette avec au moins un élément don de 35 % peut maîtriser le risque de surendettement. En conséquence, c’est un choix assumé de recourir au financement externe parce que simplement, il y a certains secteurs de souveraineté nationale, à savoir le ministère des Forces armées (272,3 milliards F CFA en 2023) et le ministère de l’Intérieur (180,2 milliards F CFA en 2023) qui sont intégralement pris en charge sur ressources internes.
Pour des secteurs comme l’agriculture, la santé, l’eau et l’assainissement et autres, l’État a fait le choix de lever des ressources extérieures tenant compte des options tenues dans la stratégie d’endettement du pays», explique le ministre des Finances et du Budget. S’agissant des risques budgétaires, notamment ceux liés aux catastrophes naturelles, il a indiqué que son département prévoit toujours des mesures de mitigation ou d’atténuation, ex ante et ex post, pour les prendre en charge.
Moustapha Ba affirme, en outre, avoir pris bonne note du plaidoyer pour un renforcement de certains mécanismes de mitigation comme ceux figurant dans la Matrice des actions prioritaires (MAP) de lutte contre les inondations, qui bénéficie d’une dotation de 1,9 milliard F CFA en 2023.
Concernant le problème des factures impayées des établissements publics évaluées à 8,4 milliards F CFA, il a fait noter que des mesures ont été prises afin de s’assurer de la couverture budgétaire des dépenses obligatoires. Aussi, il a indiqué que les agents comptables particuliers de ces établissements sont autorisés à payer directement ces dépenses obligatoires, sans ordonnancement préalable.