Seyni N., 27 ans, comparaissait hier, à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar pour escroquerie au préjudice de la nommée Astou T.. En effet, la prévenue avait publié des denrées de première nécessité sur le réseau social facebook. Trouvant le prix des huiles de tournesol assez abordable, Astou T. passe une commande d’une valeur de 600.000 francs courant février 2021.
Lorsqu’elle a reçu la marchandise à temps, Astou T. a déboursé 3,6 millions francs pour passer une autre commande. Mais, elle l’a fort regretté. Quand le délai de livraison est arrivé, Seyni N. a retiré sa cliente du groupe qu’elle avait créé. Pis, elle a daigné répondre à ses appels.
Appréhendée par les éléments de la brigade spéciale de lutte contre la cybercriminalité, la mise en cause allègue qu’elle a passé ses commandes en Ukraine. Avec la guerre, elle a du mal à joindre ses fournisseurs. Teint noir, taille svelte, la mère de famille a maintenu ses déclarations préliminaires devant le prétoire.
À l’en croire, elle gagne sa vie dans la couture et le commerce. Elle a commandé 10 tonnes d’huile de tournesol auprès de ses fournisseurs. « J’ai envoyé l’argent via Western Union. Les bons de commande se trouvent dans mon téléphone que les enquêteurs ont confisqué », a-t-elle assuré, tout en reconnaissant qu’une trentaine de personnes attendent toujours leurs commandes. Astou T. a, pour sa part, soutenu que ses clients menacent de la poursuivre en justice. Elle a ajouté avoir versé les 3,6 millions francs entre mars et juin dernier.
De l’avis de Me Aboubakry Barro, la prévenue a agi en véritable escroc. Les denrées n’existent que dans son imagination. À défaut de livrer la marchandise, elle n’avait qu’à restituer les 3,6 millions francs. « Y a d’autres plaintes contre elle. On nous a communiqué des documents prétendant qu’elle a eu à envoyer des sommes à la partie civile qui n’a jamais eu à recevoir un quelconque montant », a fustigé le conseil de la plaignante qui a demandé 5 millions francs. D’après le maître des poursuites, la prévenue a usé de la délinquance astucieuse. Elle n’a produit aucun document pouvant attestant qu’elle a passé des commandes ou qu’elle a envoyé de l’argent à ses supposés fournisseurs via un système de transfert d’argent classique. Et ce mode de paiement n’est pas admis en matière de commerce international. Par conséquent, le Ministère public a sollicité six mois d’emprisonnement ferme. La défense a plaidé la relaxe. Déclarée coupable, Seyni N. a été condamnée à six mois, dont un mois ferme et à payer 4 millions francs, à titre dédommagement. La peine étant couverte par la détention préventive qui a démarré le 23 septembre 2022, la comparante sera remise en liberté, à moins qu’elle ne soit détenue pour les autres procédures.