Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, le Mali a une nouvelle fois accusé la France de violer son espace aérien et de livrer des armes à des islamistes. Des accusations catégoriquement rejetées par Paris.
Le climat de tension persiste entre Paris et Bamako. Le ministre des Affaires étrangères du Mali a déclaré, mardi 18 octobre, que le gouvernement de transition exercerait son droit à se défendre si la France continuait à porter atteinte à la souveraineté et à la sécurité nationale de son pays.
Abdoulaye Diop, qui s’exprimait lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, a renouvelé les accusations portées contre Paris, selon lesquelles la France aurait violé l’espace aérien malien et livré des armes à des combattants islamistes. La France a nié ces accusations.
« Il faut qu’une réunion spécifique du Conseil de sécurité soit organisée, afin de nous permettre de présenter les preuves des actes d’espionnage et de déstabilisation menés par la France », a dit Abdoulaye Diop.
« Le gouvernement malien se réserve le droit de se défendre si la France continue de porter atteinte à la souveraineté, l’intégrité territoriale et la sécurité nationale de notre pays », a-t-il ajouté.
L’ambassadeur français auprès de l’ONU, Nicolas de Rivière, s’est insurgé contre des accusations « diffamatoires » et a défendu l’intervention française au Mali, affirmant que la France n’avait jamais violé l’espace aérien malien.
La Minusma réclame des moyens d’agir
Toujours concernant le volet sécuritaire, le chef de la mission de l’ONU au Mali (Minusma), El Ghassim Wane, a, lui, décrit une situation « humanitaire et des droits de l’Homme très difficile ». L’ambassadeur français a, de son côté, déclaré que « la Minusma [était] en danger », évoquant les actions des groupes terroristes et les « entraves aux activités de la mission ».
« Nous comptons sur l’esprit de responsabilité des autorités de transition pour ne pas précipiter un départ dont les Maliens seraient les premières victimes », a ajouté Nicolas de Rivière, réclamant une « coopération pleine et entière » de la junte.
Antonio Guterres, qui doit présenter d’ici à janvier des propositions sur des évolutions possibles de la mission, avait noté en septembre la nécessité de trouver des « solutions nouvelles » pour la Minusma.
En juin, le Conseil de sécurité a prolongé d’un an son mandat jusqu’au 30 juin 2023, mais pour la première fois sans le soutien aérien de la France qui s’est totalement retirée du Mali. Il prévoit à ce stade un maintien des effectifs actuels, 13 289 militaires et 1 920 policiers.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a répondu que « contrairement à ce qui est véhiculé, il n’existe aucune volonté de restreindre les mouvements de la mission », et mis en avant la « volonté d’affirmer notre souveraineté sur notre territoire ».
Quant à l’avenir de la Minusma, la « priorité » du Mali est son « recentrage » sur le « fondement de sa présence au Mali, notamment l’appui à la restauration de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire »