Avec le « Nemmeku Tour », Ousmane Sonko a inauguré une forme de précampagne électorale bien avant la lettre. Une précampagne prématurée. Il s’agit, d’ores déjà, d’investir le terrain et de préparer les populations à sa candidature annoncée.
Une façon de ne pas laisser Macky dérouler seul cette stratégie qui consiste à aller rencontrer les Sénégalais où ils se trouvent et qui avait porté ses fruits en 2012. Bien sûr, avec les gaz lacrymogènes que son cortège a essuyés à Joal, Sonko a réussi une forte communication politique qui a fait que désormais il sera davantage mieux accueilli par les populations. Il a aussi réussi l’avantage de devoir pousser les autres, tous les autres, y compris ses potentiels concurrents à faire de même.
Du coup, dans les prochains jours, beaucoup de leaders vont devoir investir davantage le terrain, ne serait-ce que pour ne pas se laisser damer le pion auprès des populations. C’est donc parti. Mais, certains leaders comme Khalifa Sall et Karim Wade, ceux qui dans la majorité présidentielle rêvaient d’avoir un candidat si Macky ne se présentait pas, doivent, désormais prendre leur mal en patience. Car, le Grand Manitou n’a encore rien révélé sur sa candidature ou non.
Du coup, ils laissent beaucoup de monde dans l’expectative. En tout état de cause, ceux qui rêvaient de travail pour le temps qui reste d’ici la présidentielle de 2024 devront déchanter. Ici, au Sénégal, c’est la politique qui domine tout le reste. Car, ceux qui sont au pouvoir veulent y rester et ceux qui souhaitent y accéder ne rêvent que de cela. Alors, ce sont les Sénégalais, confrontés à des défis multiples, notamment de la cherté de la vie et de la montée de la pauvreté, qui en payeront le prix. Car, avec une situation pareille, tous les états-majors politiques seront en alerte. Et devront, eux-aussi, peaufiner des stratégies pour investir le terrain. D’ailleurs, Karim et Khalifa n’attendent que la loi d’amnistie pour, eux aussi, se lancer dans la course.
Assane Samb