Les enfants sont très exposés en matière de données personnelles. Les acteurs de la protection de l’enfant alertent sur ce phénomène surtout dans les réseaux sociaux . Ils invitent à la responsabilité des parents. Les enfants restent une cible très vulnérable exposée actuellement dans les réseaux sociaux et dont l’avenir peut être compromis. Ceci malgré la loi en 2008 sur la protection des données à caractère personnel.
Selon Dr Aminata Sarr, enseignant chercheur à université Cheikh Anta Diop de Dakar, on peut définir les données à caractère personnel comme toute information qui permet d’identifier une personne directement ou indirectement à travers son nom, son numéro de téléphone ainsi que les signes et signaux. Son identité religieuse ou son orientation sexuelle sont aussi des données à caractère personnel. « Les enfants sont une cible vulnérable et est enfant toute personne qui a 18 ans. Mais le niveau de vulnérabilité selon l’âge n’est pas le même.
La vulnérabilité des enfants de 0 à 7 ans, ceux de 7 à 13 ans et 13 à 18 ans n’est pas la même sur les réseaux sociaux », dit-elle. Sur ceux qui exposent leurs enfants sur les réseaux sociaux, elle indique que cela relève de la responsabilité des parents mais aussi de la protection de l’enfant. « Partager son enfant sur les réseaux sociaux, certains parents en font un commerce. Cela est une responsabilité personnelle, le code de la famille donne la responsabilité aux parents. Il y a le principe de l’intérêt supérieur de l’enfant et on n’apprécie en long, moyen et court terme. Ce qui paraît être dans l’intérêt de l’enfant en court terme peut ne pas l’être en moyen et court terme.
S’il y a un paramètre d’atteinte à la vie de l’enfant, l’on ne doit pas le publier. Il est plus judicieux de ne pas le faire », soutient-elle. Elle indique que les enfants de 13 à 24 ans sont les plus exposés sur les réseaux sociaux. Pour Adama Sow, directeur de la communication de la CDP, le traitement médiatique sur les enfants est un vrai problème. « En tant que journaliste, je ne suis pas très fier de ce qui se fait vis à vis des enfants. Il y a l’image d’une fille violée et ensanglantée qui a fait le tour du net. Il y a une ligne que la presse ne doit pas traverser en matière de traitement.
Que chacun remplace les victimes par leurs enfants, neveux ou nièces », martèle-t-il Sur le plan de la déontologie, il souligne que le Cored fait de son mieux. « Chaque semaine, on reçoit des plaintes à la commission de protection des données. Nous ne voulons pas amener un journaliste au tribunal. Il ne faut pas divulguer les données des enfants de même que décrire le viol d’un enfant », plaide-t-il. Djégui Diop Fall, directrice de la promotion des droits et de la protection des enfants, parle d’un projet de 42 milliards F Cfa, mis en place pour le développement intégré des enfants. « Il faut protéger les enfants et les petits enfants contre toute forme d’exploitation ou d’utilisation de leurs images à travers les réseaux sociaux et la presse », fait-elle savoir. Elle invite à respecter les données à caractère personnel.
NGOYA NDIAYE