Sénégal: A quand le consommer local et l’autosuffisance alimentaire ?

Consommer local et atteindre l’autosuffisance alimentaire ont été quelques-unes de recommandations sorties des concertations nationales sur la cherté de la vie au Sénégal.

Le sujet mérite une attention particulière du fait que le constat généralement fait est que ‘’les sénégalais ont un problème avec leur alimentation’’. Si nous avons importé un million de tonnes de riz pour ce qui concerne la campagne 2021-2022, c’est que nous sommes toujours dépendants de l’extérieur pour ce qui concerne ce produit qui est notre alimentation de base. En effet, du matin au soir, les sénégalais, qui préfèrent le pain à la bouillie, le riz brisé importé au riz local et au mil, sont dans l’obligation de débourser des sommes substantielles pour arriver à nourrir leurs familles. Car, en un an, les prix de presque toutes les denrées ont connu des hausses de plus de 20% en général et parfois même plus.

Certains ont vu leurs prix doubler. Une situation intenable pour le sénégalais moyen dont peu ont des salaires dignes de ce nom et sont souvent dans l’obligation de vivre au jour le jour. Pourtant, depuis les indépendances des années 60, nous avions tous compris qu’il fallait éviter une trop grande dépendance à l’extérieur pour ce qui concerne notre alimentation de base. Malheureusement, nous avons suivi et poursuivi exactement le chemin inverse.

Aujourd’hui, notre production de riz reste encore en deçà des attentes et l’importation devient pratiquement la panacée. Or, face à des facteurs endogènes comme la guerre en Ukraine et la Covid-19 ainsi que les mesures protectionnistes subséquentes de la part de certains Etats, les prix ont connu une augmentation forte. Bien sûr, il y a eu des mesures sur la fiscalité et la réalité des prix n’est pas pour le moment pratiquée pour ce qui concerne l’énergie comme les institutions de Bretton Woods nous le recommandent, mais cela a un faible impact sur le vécu des populations. La conséquence de tout cela sera une pauvreté plus accentuée avec des risques sur la stabilité sociale. Vivement alors que des mesures anticipatoires d’ordre social soient préparées surtout pour les prochaines périodes de soudure. La seule bonne nouvelle, c’est qu’il a beaucoup plus cette année et que les produits comme le niébé, le bissap, le kandia et bien d’autres nécessaires à notre alimentation ne vont pas manquer sur le marché.

Assane Samb