Plusieurs quartiers de Dakar vivent actuellement une situation délicate. Depuis quelques jours, les concessionnaires ont décidé de mettre aux arrêts les camions de ramassage d’ordures. Ils réclament plus de 10 milliards à l’Etat.
La grève enclenchée par certains concessionnaires du secteur du nettoiement, depuis le 26 septembre dernier, commence à se fait sentir dans certaines zones et quartiers notamment da la banlieue dakaroise. Face à cette situation, les autorités qui s’excusent pour les désagréments, appellent les populations à recourir au réseau normalise de l’Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG). Réunis hier à la décharge de Mbeubeuss, ils expliquent que cet arrêt de travail vise à pousser les autorités à verser l’argent qu’elles doivent aux concessionnaires.
Le porte-parole des travailleurs, Boubacar Diallo, au milieu d’une masse de travailleurs, explique : «C’est vrai qu’il a y eu des désagréments dans le réseau de ramassage des ordures depuis des jours. Nous nous en désolons. Nous sommes entrés en contact avec Mass Thiam, coordonnateur de l’Ucg (devenue Sonaged), qui nous rassure que la situation va être réglée. Nous voici plusieurs mois sans être payés. Ce qui fait une facture de plus de 10 milliards F Cfa. Mass Thiam nous a informés avoir eu l’assurance du ministre des Finances pour un montant de 3 milliards de francs Cfa.» Ce montant n’est pas suffisant pour les concessionnaires.
Toutefois, les autorités reconnaissent rester devoir de l’argent aux concessionnaires. «Nous reconnaissons ce retard de paiement qui est structurel parce que découlant de nos relations commerciales depuis plusieurs années mais surtout de la performance constatée dans la collecte des déchets qui fait état d’une croissance de +41% en volume versus 2019», informe la même source. Et de préciser que «Cette croissance bénéficie directement à nos concessionnaires qui sont payés au poids mais impacte aussi notre dette en l’absence d’une augmentation proportionnelle de notre budget».
Pour mettre fin à ce genre de dysfonctionnements, «Des options sont actuellement à l’étude en relation avec les autorités compétentes pour neutraliser cette dette dès le lancement de la SONAGED SA, Société nationale de gestion intégrée des déchets, qui sera dotée d’une plus grande autonomie financière. Cependant, tenant compte de nos obligations de service public nous avons mis en place un dispositif de riposte piloté par les équipes de l’UCG avec plusieurs plans opérationnels pour minimiser les impacts de cet arrêt brutal ; mais il y aura forcément des dysfonctionnements dans la fourniture du service de collecte des déchets aux usagers», note le document.
Pour l’instant, ils ne vont pas rependre leurs activités. «Nous attendons que l’argent entre dans les caisses pour pouvoir redémarrer les activités», rappelle Boubacar Diallo.