A la tribune des Nations Unies samedi, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a estimé que le monde, malgré les remous qu’il connaît, avance sur la voie du développement, de la multipolarité et de la paix. « Il faut défendre la paix et condamner la guerre », a dit M. Yi lors du débat général annuel de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Ceux qui livrent des guerres par procuration en subiront les conséquences ». Il a appelé au règlement des différends par le dialogue et invité le monde à choisir la voie du développement et de l’ouverture économique, « le protectionnisme ne pouvant que revenir en boomerang ».
Le chef de la diplomatie chinoise a comparé les pays aux passagers d’un même navire, qui se doivent de « ramer ensemble ». Il a encore défendu l’équité internationale, en dénonçant ces pays qui veulent « impressionner par la force » et réduire les autres au silence, alors que les règles du jeu doivent être écrites par tous les pays. La Chine propose un modèle de paix et de développement gagnant-gagnant.
Le Ministre a rappelé que la Chine, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, est le plus important contributeur de troupes aux missions onusiennes. « La Chine est aussi le seul de ces cinq pays à s’être engagé à ne pas utiliser l’arme nucléaire en premier », a-t-il dit. Il a indiqué que la Chine défend un ordre international basé sur des règles, en rappelant les quelque 27.000 accords bilatéraux qu’elle a signés.
Le ministre s’est opposé à toute politisation des droits de la personne et a rappelé que « les pays en développement ne sont plus une majorité silencieuse mais les piliers du développement mondial ». Il a détaillé la réponse de la Chine face à la pandémie de COVID-19, avec notamment le don de 2,5 milliards de doses de vaccin à plus de 120 pays et organisations internationales. La Chine est attachée à un mode de développement respectueux de l’environnement, a-t-il assuré.
Le ministre a appelé au respect des points de vue des pays et dénoncé toute ingérence dans leurs affaires intérieures. Il a demandé le règlement de la crise en Ukraine, que soient facilités les échanges et prises en compte les préoccupations sécuritaires de toutes les parties. Celles-ci doivent faire en sorte que la crise ne « déborde » pas, a-t-il insisté, en souhaitant la préservation des intérêts des pays en développement.
Des sanctions inacceptables
Il a qualifié d’inacceptable la pratique des sanctions et déclaré que la Chine est aux côtés de tous les pays qui veulent préserver leur souveraineté. « Taiwan fait partie du territoire chinois » depuis des temps immémoriaux, a martelé Wang Yi, en soulignant la constance des efforts de réunification de la Chine. Il a demandé que « tous les territoires volés par le Japon à la Chine » lui soient retournés. C’est un élément important d’un ordre international basé sur des règles, a tranché le ministre. Il a rappelé que l’Assemblée générale a définitivement réglé la question de la représentation de la Chine à l’ONU. « Il n’y a pas deux Chines ou une Chine et Taiwan, il n’y a qu’une seule Chine unie ». Le ministre a précisé que 180 pays ont reconnu le fait qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taiwan en fait partie.
Fustigeant toute ingérence dans le détroit de Taiwan, il a précisé que son pays œuvre à une réunification pacifique et sincère. La Chine est déterminée à combattre toute activité séparatiste et à lutter contre les ingérences, afin de jeter les bases de la réunification et d’une paix durable dans le détroit de Taiwan, a-t-il assuré. « Toute ingérence sera écrasée par les roues de l’histoire », a averti le ministre.
En conclusion, le chef de la diplomatie a fait valoir que la Chine a fait le choix du développement plutôt que du pillage et de la colonisation, de l’harmonie avec la nature plutôt que de son exploitation destructrice. Ce nouveau paradigme, avec à sa tête le Parti communiste chinois, ouvre des perspectives radieuses, a-t-il conclu.