Né en 1984, Ibrahima D. a des troubles du comportement qui le rendent difficile à vivre. Sa mère a finalement décidé de porter plainte contre lui, à contrecœur. Emprisonné pour menace de mort et violence à ascendant, le professeur d’EPS (éducation physique et sportive) a été jugé hier, par le tribunal d’Instance de Dakar.
Ibrahima D. est la terreur de sa famille. Il ne laisse personne vivre en paix. Dépassée par la situation, sa mère a saisi Dame justice pour violence à ascendant et menace de mort. Mais, la vieille dame a plaidé hier, pour la libération de son fils à la barre du tribunal d’Instance de Dakar. Prise par la fibre maternelle, elle est revenue sur ses déclarations faites devant les limiers. « Je l’avais juste conduit à la police pour qu’on lui donne une correction. Je ne m’attendais pas à un déferrement », a déclaré la partie civile au bord des larmes.
Et le juge de lui faire savoir : « Si vous ne me dites pas ce qu’il a fait réellement, je l’emprisonnerai deux ans ». La peur au ventre, la plaignante a imploré le pardon du tribunal. « Il m’insulte à tout bout de champ, mais ne l’emprisonnez pas. Ça fait deux ans qu’il se comporte ainsi avec moi et son père. Il y a des jours où il en veut à tout le monde. Il crie et insulte à tout-va. Je sais qu’il ne le fait pas exprès », a argué la mère de famille. A l’en croire, c’est le mis en cause qui fait bouillir la marmite. Car il est le seul qui travaille à la maison. « Il ne donne que 30.000 francs à son père qui souffre d’Avc alors que cela ne lui suffit pas.
Je veux que vous le sermonnez mais de l’emprisonnez pas. C’est mon espoir », a répété la plaignante. Dans un premier temps, Ibrahima D. a dégagé en touche les accusations. Mais, sur insistance du juge, il a mis de l’eau dans son vin. Donnant sa version des faits, il explique qu’il est tout le temps accusé de vol par ses sœurs. « Quand on se dispute, ma mère a tendance à prendre partie pour mes frangines. Mais, je ne l’ai jamais injuriée contrairement à mes sœurs », a avancé le professeur d’EPS. Une de ses sœurs a asséné : « Depuis l’installation de mon mari à la maison, il a commencé à développer des idées les plus loufoques. Il ne cesse de dire que mon époux veut nous voler la maison ».
Le substitut du procureur a requis l’application de la loi. Le prévenu qui assurait seul sa défense, est retourné derrière les barreaux. Il sera édifié sur son sort le 19 septembre prochain.
KADY FATY