La Commission nationale de concertation sur le croissant lunaire (Conacoc) a dévoilé la date de la Tamkharit (fête du nouvel An musulman) laquelle sera célébrée dans la nuit du lundi 8 août 2022. Une fête célébrée dans un contexte de flambée des prix.
A quatre jours de la fête de l’Achoura, prévue lundi, la demande plus forte que l’offre, a favorisé la hausse des prix. Les légumes, très prisés, ont considérablement augmenté, ainsi que plusieurs autres denrées alimentaires. Tout est à la hausse dans les marchés. Le mil, la viande et autre ingrédients indispensables au repas deviennent inaccessibles. Il n´y n’a pas un seul marché où les clients ne se plaignent de l´envolée des prix des produits alimentaires. Cette hausse constatée suscite la grogne des ménages. Les viandes blanches ne sont pas épargnées par cette hausse vertigineuse. Le poulet couve une crise. Cette tendance s´explique notamment par la volatilité des prix des céréales, indispensables à l´alimentation des volailles. C´est en effet, la raison qu´invoquent certains éleveurs, pour ne pas dire la plupart pour expliquer ces prix. Au marché Tilène, acheteurs marchandent tant bien que mal. Au milieu des allées et venues des commerçants et clients, le marché s’anime des conversations et des marchandages.
Dans un reportage fait par l’APS au marché Tilène, à l’entrée, Ndèye Guèye tient un étal de légumes posés sur une table. La trentenaire, elle vend, entre autres, des oignons, des carottes, des aubergines et des pommes de terre. « Les prix ont augmenté. Les clients se plaignent, mais ce n’est pas de notre faute », se défend-elle.
« Les prix varient entre 600 francs et 1700 francs. Par exemple, un kilogramme d’oignon ou de pomme de terre coûte 600 francs. Les carottes sont plus chères actuellement, car on vend le kilogramme à 1700 francs » CFA, explique-t-elle.
Le commerçant Mamadou Fall déclare que « les prix ne sont pas accessibles, puisque le sac d’oignon coûte 12.000 francs » CFA, celui de la pomme de terre se négociant à 11.000 francs.
« Nous achetons les produits à des prix élevés, donc forcément le coût sera élevé pour les clients », justifie-t-il. Selon Ndèye Khady, cette hausse des prix s’explique aussi par la rareté des produits recherchés par les ménagères.
« Pendant la saison des pluies, il n’y a pas assez de légumes sur le marché. Donc, la demande devient plus forte que l’offre. Ce qui entraîne une hausse directe des prix. Il y a aussi la cherté des taxes. Par exemple, certains de mes légumes viennent du Maroc. Donc, si les taxes sont chères au niveau des frontières, les prix des légumes seront par conséquent élevés sur le marché », assène-t-elle.
Mais le renchérissement des produits alimentaires ne concernent pas que les légumes. Le kilo de viande, par exemple, se négocie entre 4.000 et 4.200 francs CFA.
« Les clients pleurent, mais que faire ! On travaille aussi pour gagner quelque chose », soutient Amadou Bah, un boucher, tout en découpant un quartier de viande. Il reconnaît la cherté des prix des denrées alimentaires.
« Je lui ai remis 5.000 francs pour juste un demi kilogramme de viande. Tu vois la monnaie qu’il m’a rendue », lance une cliente, qui tient du bout des doigts une somme de 3.000 francs CFA représentant le reste du billet remis au commerçant.
« Nous devons acheter surtout de la viande. Malheureusement, si tu veux avoir une viande de bonne qualité, tu dépenses 4.200F pour le kilogramme. Nous aurons aussi besoin de carottes, de patates et de beaucoup d’autres légumes. Tout est cher », regrette Oumou Barry, une cliente trouvée sur place. Seul le poulet semble faire exception, les commerçants faisant état d’une légère stabilité des prix pour ce produit.
« On achète le poulet à 2.500 francs et nous le revendons 2.800 francs. La situation n’a pas beaucoup changé ces derniers temps. Mais avec l’approche de la fête, les prix peuvent augmenter », prévient Modou Diouf, un vendeur de poulets.
ROSITA MENDY