A Elmau où se déroule le Sommet du G7, le Président Macky Sall va encore attirer l’attention des dirigeants des grandes puissances sur l’impact de la guerre en Ukraine et de certaines sanctions occidentales sur la Russie, sur l’Afrique. Il va plaider la mise en place des mesures pour faciliter l’accès des pays du continent aux céréales russes et ukrainiennes et d’autres produits dont les prix ont un connu une forte inflation dans tous les pays du continent.
Président de l’Union africaine, Macky Sall participe ce lundi au Sommet du G7 élargi à plusieurs pays à Elmau, en Allemagne. Si les dirigeants des pays les plus riches du monde doivent débattre du thème, «Progresser vers un monde équitable», les échanges porteront notamment sur les questions du climat, de l’énergie, de la santé, de la sécurité alimentaire et de l’équité genre. Evidemment, la guerre en Ukraine, ses répercussions et les turbulences économiques mondiales qu’elle a provoquées, sera au cœur des débats. Victime collatérale de ce conflit, l’Afrique cherche des moyens pour atténuer son impact sur ses populations. Sans doute, le Président Sall va plaider que les sanctions occidentales contre la Russie n’aient pas une incidence sur la commerce des céréales, notamment le blé, les engrais, surtout l’Urée. Il faut dire que la situation se dégrade à un rythme rapide dans plusieurs pays déjà. Et certains ont déjà décrété l’état d’urgence alimentaire, tandis que dans d’autres, les prix des produits agricoles, et surtout des céréales, ont connu une très forte hausse. C’est dire que même pour les pays qui seraient contre la politique russe vis-à-vis de l’Ukraine, un répit obtenu par Macky sur le front alimentaire ne serait pas négligeable.
A Sotchi, il avait obtenu certains engagements du Président Poutine, le 3 juin dernier. Lequel s’est déclaré disposé à faciliter l’exportation du blé et de l’engrais russes vers l’Afrique pour réduire les risques d’insécurité alimentaire sur le continent. Lors de son entretien virtuel avec les dirigeants européens, notamment la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, il avait plaidé «que tout soit fait pour libérer les stocks de céréales disponibles et assurer le transport et l’accès au marché, afin d’éviter le scénario catastrophique de pénurie et de hausse généralisées des prix» et attiré l’attention de ses partenaires sur la nécessité de cesser le blocage du port ukrainien d’Odessa, par où passaient la plupart des exportations ukrainiennes de céréales. Quelques jours plus tard, les ministres des Affaires étrangères de la Russie et la Turquie se sont mis d’accord pour «garantir la sécurité des navires qui quittent les ports ukrainiens». Mais, c’est toujours le statu quo alors que les prix des denrées continuent à flamber partout.
Lors d’une discussion par visioconférence avec l’Union africaine le 20 juin dernier, le Président ukrainien avait clairement indiqué aux dirigeants du continent que la «crise alimentaire dans le monde va durer tant que cette guerre coloniale continuera». Il avait admis des «négociations difficiles» pour permettre aux ports ukrainiens, où s’entassent des millions de tonnes de céréales, de fonctionner à nouveau. Car, la présence de la flotte russe en mer noire bloque la reprise des échanges commerciaux.
Rencontre virtuelle Macky-Zelensky
En marge de ce sommet du G7, les présidents Macky Sall et Zelenski devraient encore discuter de ces questions. Annoncée par le ministre des Affaires étrangères ukrainiens dans Le Quotidien du jeudi dernier, la rencontre reste maintenue, selon l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar joint par téléphone dans la soirée d’hier. Evidemment, le contenu des discussions ne va pas changer : la résolution du conflit, la mise en place d’une nouvelle logistique d’approvisionnement des céréales vers les pays africains et d’autres continents pour éloigner les risques de famine évoqués par les dirigeants africains, désarmés par la dure réalité des faits à cause de leur dépendance extérieure en produits alimentaires.