Les groupes d’adultes vulnérables tels que les peuples autochtones, les populations rurales, les migrants et les personnes âgées bénéficient rarement d’un accès à l’éducation, déplore l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) dans une nouvelle étude publiée mercredi.
Le cinquième rapport mondial sur l’apprentissage et l’éducation des adultes, rendu public en parallèle de la septième conférence internationale sur l’éducation des adultes qui se tient à Marrakech, au Maroc, du 15 au 17 juin, souligne cependant que des progrès ont été réalisés dans l’accès des femmes à l’éducation. L’étude met en lumière les difficultés rencontrées par des groupes défavorisés et vulnérables tels que les peuples autochtones, les populations rurales, les migrants, les personnes âgés, les personnes en situation de handicap ainsi que les personnes incarcérées.
Près de 60 % des pays qui ont fourni des données pour le rapport n’ont signalé aucune amélioration de la participation des personnes handicapées, des migrants ou des prisonniers, tandis que 24 % des nations ont signalé un déclin de l’accès à l’apprentissage des populations rurales. De même, la participation des personnes âgées a également diminué dans 24 % des 159 pays étudiés.
Un écart qui se creuse entre les pays
L’étude de l’UNESCO appelle les États membres à un changement majeur dans leur approche de l’apprentissage et de l’éducation des adultes, ainsi qu’à des investissements adéquats. L’UNESCO note qu’il existe un écart important entre États membres dans le financement public de l’apprentissage et de l’éducation des adultes. 22 pays sur 146 consacrent 4% ou plus de leurs dépenses publiques d’éducation à l’apprentissage et à l’éducation des adultes, tandis que 28 dépensent moins de 0,4%.
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a exhorté la communauté internationale à agir pour que le droit à l’éducation devienne une réalité pour tous, peu importe l’âge, l’identité et le lieu de résidence. « En raison de la rapidité de l’évolution technologique et sociale, ainsi que des grands défis mondiaux qui exigent des citoyens engagés et critiques, l’amélioration des compétences par l’apprentissage et l’éducation des adultes doivent être se répandre. La compétence la plus importante du XXIe siècle est la capacité d’apprendre », a déclaré Audrey Azoulay.
L’Afrique subsaharienne en tête de la part des adultes en apprentissage
Bien que plus de la moitié des pays ont signalé une augmentation de la participation à l’apprentissage et à l’éducation des adultes depuis 2018, des défis subsistent. Malgré une amélioration significative de la participation des femmes et des jeunes, la participation globale à l’apprentissage et à l’éducation des adultes reste en effet insuffisante.
Dans 23% des 159 pays ayant soumis des données pour le rapport, moins de 1% des jeunes et des adultes âgés de 15 ans et plus participent à des programmes d’éducation et d’apprentissage. L’Afrique subsaharienne arrive largement en tête, avec 59% des pays déclarant qu’au moins un adulte sur cinq bénéficie de l’apprentissage. Ce chiffre tombe à seulement 16% dans la région Amérique latine et Caraïbes, et à 25% en Europe. Le taux de participation élevé en Afrique s’explique en partie par la forte demande d’alphabétisation des adultes.
La plupart des pays ont fait état de progrès concernant la qualité des programmes d’études, l’évaluation et la professionnalisation des éducateurs. Plus des deux tiers ont signalé des progrès dans la formation et la formation continue des éducateurs pour adultes, ainsi que dans les conditions d’emploi, bien que les progrès varient considérablement selon les régions et les groupes de revenus.