Mamour Cissé Président du parti « Psd/jant bi » est plus que préoccupé par ces gens qui font étalage de leurs richesses sans pour autant en donner la preuve. Par ailleurs, il n’a pas manqué de considérer Sonko comme « un enfant ». Il était l’invité du Grand Oral sur Rewmi fm.
Le Conseil constitutionnel a rejeté les recours déposés par toutes les coalitions et confirme la Dge. Votre analyse…
Tout le monde s’y attendait, mais ce qui me gêne c’est qu’à chaque fois que cela les arrange, le Conseil constitutionnel est dans son droit. Mais dès qu’une mesure est prise et va à l’encontre de leurs intérêts, c’est un problème. Le Conseil nous donne l’opportunité d’interpréter le droit. C’est pourquoi on ne peut que prendre acte des arrêtés tels que définis. Selon leur entendement du droit, c’est la décision qu’ils ont prise. Le droit a été dit et voilà.
Mais à quelles élections s’attendre ?
Vous savez les jurisprudences existent mais souvent c’est dans la pratique que l’on reconnaît le maçon. C’est une situation inédite mais nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes. Je pense qu’il faut prendre le recul qu’il faut et éviter les prises de position et dans les deux camps. Déjà si un Président n’est pas serein, il a tendance à se prendre même pour dangereux. Car des pouvoirs, on vous en donne. Dans le cadre de notre majorité, nous avons donné carte blanche au Président. Dans une démocratie vieille comme la nôtre, on dit « carte blanche ». Par exemple pour les investitures, il y a beaucoup de frustrés. Car Macky ne pouvait pas satisfaire tout le monde. Est-ce pour autant de faire des votes sanctions ? Certains parlent d’alliés circonstanciels et d’autres que l’on respecte. On parle bien sûr de Benno des trois. Je comprends que des gens soient avec Macky mais il élargit sa majorité. Mais c’est comme si dans ce Benno il y a deux vitesses. Cela choque aussi. Le poids politique n’a pas de sens. C’est juste une question de crédibilité. Nous sommes d’égale dignité. Il y a des influenceurs qui ne sont pas dans la politique mais qui peuvent par simple réaction mobiliser un million de personnes. Dire que ce bonhomme-là n’est pas représentatif, c’est dire ce que l’on veut ! Maintenant il faut en tirer des conséquences et cela pose problème aussi. Donc il faut permettre au Président d’avoir une majorité eu égard aux multiples défis qui interpellent l’Afrique dont le Sénégal.
Est-ce que Benno est menacée ?
Pour l’instant, je ne sais pas. Beaucoup de gens sont en train de ravaler leurs frustrations car aujourd’hui, il faut une majorité car les urgences sont là avec la demande sociale et nous avons beaucoup d’imperfections, notamment sur la création d’emploi. On a tout fait pour diminuer les prix des denrées de première nécessité. Tout est priorité dans ce pays. Alors on s’achemine vers des lendemains difficiles. C’est pourquoi, il faudra faire des efforts pour la bonne gouvernance. Il faut taper ceux qui montrent de façon ostentatoire leurs richesses. Il faut qu’ils rendent compte. Nous sommes dans un pays où on ne doit pas se le permettre quand il y a des difficultés.
Croyez-vous à une cohabitation à l’assemblée nationale ?
je ne la souhaite pas et je ne la crains pas. Les Sénégalais sont suffisamment matures pour qu’au-delà de tout ce qu’il peuvent nous reprocher, se rendre compte que si Macky doit tout terminer, il a besoin d’avoir des coudées franches par rapport au choix. Je suis content quand je l’ai entendu dire que l’Afrique n’avait pas besoin d’aide. C’est un signal important. Ce sont des messages de ce genre que nous voulons. Il faut des ruptures en c’est ce que nous demandons. On veut acheter comme tout le monde mais que l‘on permette au marché d’être régulé. Cette opposition, Sonko, khalifa Sall etc. Khalifa vient du Ps. Le Ps a géré ce pays avec des recettes ordinaires qui ne dépassaient pas 500 milliards de fcfa. Abdoulaye Wade l’a amené à 2000 milliards. Souvenez-vous avec Tanor Dieng qui disait que les projets de Wade étaient des éléphants blancs comme si le Sénégal était administratif. Que peut-on retenir de la gestion du Parti socialistes. Des gens que les gens ont oubliés. Est-ce qu’il faut leur donner une majorité ? Pas du tout.
Pour ce bonhomme, Sonko, ce qui me choque et me désole : il dit que le calendrier des LGBT est cautionné par Macky, ce sont des mensonges. Je ne suis pas d’accord. Ce n’est pas sérieux et c’est ce qu’ils ont comme prétexte en impliquant des marabouts pour faire de l’amalgame. Ce n’est pas dans notre culture. Comment peut-on aspirer diriger ce pays? Personne ne le voit dans les grands événements avec son peuple. Vous ne les voyez jamais. Ce bonhomme a de la peine à dire les tirailleurs sénégalais. il préfère dire tirailleurs africains.
Et la percée de Yewwi, vous en dites quoi ?
Ils ont gagné des villes, mais il y a eu des doublons et Macky a allumé des feux et il a reconnu. Il a toléré des listes mais d’autres se sont rangés de manière outrancière. Benno a été son propre artisan d’échecs. J’ai applaudi avec Diouf Sarr mais les sénégalais n’ont pas cette culture de la démission. Au lendemain de cette défaite, il aurait pu démissionner et le faire devant Macky. Mais il ne faut pas attendre d’être démis car cela pose un problème. Tout n’est pas rose, mais il faut une majorité à Macky pour les raisons évoquées. Il a une crédibilité face à Poutine qui l’a bien accueilli. Quand d’autres de l’occident disent qu’il a été condamné à mort etc. Il était à moins d’un mètre de Poutine. Macky incarne le leadership réel et on ne change pas une équipe qui gagne et il peut parler avec tout le monde et lever des fonds et capter des ressources.
En 2024, l’on ne risque pas de nous servir le même discours pour un 3ème mandat ?
Pourtant Barth et Sonko, dont j’ai eu des audios, disent que Macky avait la possibilité d’avoir un 3e mandat comme à l’époque, Me Wade. S’il ne représente rien, pourquoi le bloquer ? Pour moi, c’est un problème qui n’existe pas. Au moment venu, il va apprécier et il a donné rendez-vous après les élections. Mais cela n’a de sens que devant le Conseil constitutionnel. Les gens disaient que Wade n’avait pas droit au 3ième mandat. Mais je préfère l’ombre de Macky que ce type-là. Un Etat est trop sérieux et on ne le gère pas avec des émotions.
Et pourquoi ne pas en dire autant pour Sonko ?
Il ne fait que dans la provocation et des invectives. Il réagit comme un enfant. C’est un problème.. Il faut le prouver dans les actes.
Macky a rencontré Poutine, attendez-vous des retombées ?
Mais c’est tout mon souhait. C’est le vœu aujourd’hui d’une part de l’Afrique mais essentiellement du monde. Les Usa ont été le premier pays pour dire qu’il faut alléger tout ce qui est alimentaire car cela concerne le monde. Mais un pays comme les Usa avait de la peine à trouver du lait pour enfants. Le fait de ne pas avoir de la matière impacte la production alimentaire mondiale et les faibles économies auront des problèmes. La France est à 8% de taux d’inflation, en Espagne on a 50 rames de métro qui sortaient, on est à 30 car ils avaient des problèmes de gasoil pour les quatre rames. Vous vous rendez compte que dans cette conjoncture, cela peut créer une guerre civile. Nous sommes dans un village planétaire. Des gens qui ne sont pas assez responsables et on nous parle de cohabitation. Ils ont eu des problèmes dans les investitures. Ils vont vers l’implosion à Yewwi.
Il y a des rapports scandaleux mais sans suite. C’est le cas de la commission sur le foncier avec Me Doudou Ndoye entre autres ?
L’Ofnac devait pourtant contourner le procureur et saisir les juges d’instructions. Ils ont plus d’autonomie que le procureur. Si nous voulons régler le problème, il faut que tout le monde s’y mette. Le limogeage de Diouf Sarr, c’était une demande populaire. Tivaouane était le cas de trop.
Quel diagnostic du système sanitaire poseriez-vous ?
Déjà à la tête, il fallait nommer un ministre qui a le temps. On a plus besoin d’homme d’état que de politiciens. Sur 15 millions de gens on vous a fait confiance mais de grâce, il faut changer d’approche. La vision de Macky c’est de faire dans chaque département un hôpital de niveau. Il y a la qualification et la compétence aussi. Il n’y a que dans ce pays où un médecin décide d’une opération alors que c’est l’affaire d’un staff qui réfléchit et dit oui. Le médecin peut se tromper. Il faut aussi la culture de la sanction. Pourquoi faire de mauvaises analyses pour rien. Mais est-ce que ça ne serait pas mieux de donner les hôpitaux aux militaires. Dans ce pays, c’est l’anarchie et l’impolitesse. Il faut changer les mentalités et instaurer le service militaire de 18 à 21 ans. Ils seront formés certes mais qu’on leur montre la rigueur.
Tout ce que vous dites là est important mais on dirait que c’est le cadet des soucis de nos dirigeants ?
Le Sénégal aurait pu dépasser cette situation. Mais des pays comme le Bénin, sont en train de faire et seront à plus de 80% de taux de scolarisation. Sur l’alphabétisation, ils sont à 75%. Le Niger a un programme d’éradication de la mendicité et un programme de prise en charge des jeunes de la rue avec « 0 mendiant « et deux programmes d’éducation pour les filles de 13 à 18 ans. Ces pays sont en train de devancer le Sénégal. Si on réveillait Senghor, avec le niveau d’instruction des jeunes, il y aurait un problème. Il faut la culture du foula et du fayda. Il nous faut savoir que nous sommes dans une république. Mais ce sont des contre-valeurs que Sonko et Cie tentent de délivrer. Il n’est pas apte à diriger car son projet est mauvais et c’est un antirépublicain.
Le Sénégal vit au rythme de l’insécurité, avons-nous failli ?
Oui il y a autant de facteurs avec ce faux semblant de se réaliser avec les clichés. Avec l’immigration, il faut faire attention car nombreux sont ceux qui sont sans qualification. Vous ne verrez jamais des burkinabés à l’émigration. Des Sénégalais sont dans les prisons italiennes à cause de la drogue. Une fille qui ne travaille pas se maquille avec son téléphone iPhone. L’éducation c’est aussi la famille et l’école mais j’ai peur dans ce pays car d’ici quelques années, si on ne fait pas attention, l’on risque d’être à côté. Dans les nouvelles technologies avec Athos qui voulait 300 ingénieurs, il a fallu recruter dans la sous-région. Le Président Français a misé sur les mathématiques mais au Sénégal quelle est la politique éducative ? C’est un problème de vision. Sur le Sénégal émergent, tout a été listé.
Les jeunes ne sont-ils pas condamnés au chômage, l’Etat a-t-il failli ?
En Afrique, c’est un grand problème. Il y a chômage car le niveau intellectuel des jeunes pose problème. Il faut rendre obligatoire la scolarisation de 13 à 18 ans. Il faut de grands principes.
MOMAR CISSE