Depuis quelques jours, une pénurie de gaz est notée dans la capitale sénégalaise. Les bonbonnes de 9 et 11 kilos sont introuvables. Cette pénurie met dans une situation inconfortable beaucoup de ménages qui ont comme alternatif : le charbon.
En ce début du mois de ramadan, les ménages, au-delà du contexte économique, sont fatigués depuis 4 jours. Préparer le « ndogou » devient un vrai parcours du combattant car les femmes sont obligées d’aller à la recherche de la bonbonne de gaz. Des femmes aussi ont trouvé une alternative : le charbon. « Comme nous n’avons pas d’espace pour utiliser le bois, ce serait bien d’avoir un grand fourneau pour mettre du charbon. Ce n’est pas plus économique comme le gaz, mais cela change carrément nos modes de cuisson », pestent des femmes croisées à Fith mith, qui achètent au détail ou en gros.
Chez les boutiquiers, le sachet est à 100 FCFA. « Pour cuisiner, il faut en acheter beaucoup. On espère que le gaz sera dispo dans les prochains jours car avec le charbon, tout le monde tousse, surtout dans nos petites maisons », ironise Y. F.
Vers un retour à la normale
Dès lors, le Directeur du commerce intérieur annonce un retour à la normale sous peu. Dans une dynamique de maintenir « le sourire » des populations et de dissiper les craintes face à des pénuries annoncées, les ministres concernés se dédoublent afin de trouver des solutions. Pour le Directeur du Commerce, Omar Diallo, il y a un non-respect de la concurrence entre sociétés de distribution. Ce dernier n’exclut pas des sanctions pour non-respect de la loi. « Il y a un problème d’interchangeabilité. C’est-à-dire quand une société récupère les bouteilles de l’autre, il y avait un protocole pour que l’un rende les bouteilles à l’autre. Il y a eu des couacs car il y a des bouteilles usagées. La société concurrente refuse de les prendre et c’est cela qui a créé un disfonctionnement », explique Omar Diallo. Un problème récurrent, selon lui. Que faire ? Il faut un encadrement juridique de l’interchangeabilité. Ce qui n’est pas le cas et il faut que l‘Etat fasse respecter ce protocole-là. Si toutes les parties ne respectent pas leur engagement, on peut aller jusqu’à proposer le retrait de la licence d’une des sociétés fautives », dit-il.
MOMAR CISSE