Le président russe Poutine a dit, jeudi, avoir signé un décret imposant aux acheteurs étrangers de payer en roubles les livraisons de gaz naturel à compter de vendredi 1er avril. Sur le terrain, l’Elysée estime que les conditions pour évacuer des civils à Marioupol sont insuffisantes pour le moment.
Les conditions pour évacuer des civils à Marioupol demeurent insuffisantes selon l’Elysée
Une nouvelle tentative d’évacuer les nombreux civils bloqués dans la ville ukrainienne assiégée de Marioupol était sur les rails jeudi, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se disant prêt à diriger cette opération « vitale », à condition que les garanties soient réunies. Moscou a annoncé tard mercredi un « régime de silence », soit un cessez-le-feu local, à partir de jeudi matin afin d’ouvrir un couloir humanitaire.
Le CICR a déjà tenté à plusieurs reprises, mais en vain, d’organiser des évacuations depuis Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine, sur la mer d’Azov, assiégé et pilonné sans relâche depuis la fin février par les forces russes. « Il est vital que ces opérations puissent avoir lieu. Les vies de dizaines de milliers de personnes à Marioupol en dépendent », a insisté l’organisation depuis Genève, disant espérer un lancement dès vendredi. Le gouvernement ukrainien a de son côté annoncé dépêcher 45 bus pour évacuer des civils en direction de la ville de Zaporojié, à 220 km au nord-ouest, selon la vice-première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. Dix-sept bus sont déjà partis pour Marioupol, a-t-elle précisé.
Un général de l’armée ukrainienne estime que les Russes vont « réattaquer » dans l’est et le sud de l’Ukraine
L’armée russe est en train de « regrouper ses forces pour attaquer » dans l’est et le sud de l’Ukraine, a estimé jeudi le chef de la 92e brigade et défenseur de Kharkiv (nord-est), deuxième ville du pays où la situation est « stable ». « Ils [les Russes] ont cru qu’ils passeraient en Ukraine comme ils l’ont fait en Crimée. Mais cela n’a pas marché, c’est pourquoi l’ennemi s’est retiré et est en train de se regrouper », a déclaré à l’Agence France-Presse le général Pavlo « Maestro ». « Il se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces dans la région ou la direction de Slobozhanshchyna », la partie nord-est du pays allant de Kharkiv à Lougansk, et « Marioupol », a estimé le général.
« Il ne faut jamais sous-estimer l’ennemi », dont les « forces sont énormes », a souligné cet officier supérieur de 47 ans, distingué le 3 mars par le président Volodymyr Zelensky comme « héros » de l’Ukraine pour sa défense de Kharkiv aux premiers jours de la guerre.
Repoussée hors des faubourgs, l’armée russe campe toujours aux périphéries nord et nord-est de la ville, d’où elle bombarde quotidiennement des zones résidentielles à portée de son artillerie. « A Kharkiv, la situation est stable », a jugé le général « Maestro », un surnom hérité de la guerre de 2014-2015 dans le Donbass. « Nous nous défendons dans toutes les directions et nous essayons de repousser l’ennemi. »
Commentant la reprise, par les forces ukrainiennes, en début de semaine, du village de Mala Rogan et d’une autoroute en périphérie est, où les militaires russes ont subi de lourdes pertes, l’officier supérieur a jugé que c’était « une opération classique comme nous en menons tous les jours ».
« Le moral de nos troupes est haut. Nous sommes ici sur notre terre, nous protégeons nos familles, et nos victoires nous remontent le moral », a-t-il assuré. « Aux forces russes qui nous attaquent, voici mon message : reprenez vos soldats, reprenez vos enfants, reprenez tous vos véhicules et rentrez chez vous, pendant que vous êtes encore en vie », a conclu le général « Maestro ».