Inter-LGBT, Stop Homophobie ou encore Mousse accusent le polémiste d’extrême droite, candidat à la présidentielle, d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes ». Six associations de lutte contre l’homophobie déposent plainte contre Eric Zemmour pour contestation de crime contre l’humanité.
Six associations qui luttent contre l’homophobie ont annoncé dans une tribune parue dans le magazine Têtu avoir déposé plainte contre le candidat d’extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour, mercredi 23 mars à Paris, pour « contestation de crime contre l’humanité », l’accusant d’avoir nié la déportation d’homosexuels pendant la seconde guerre mondiale.
Les associations accusent M. Zemmour d’avoir « falsifié l’histoire pour justifier ses positions homophobes », et rappellent que « c’est la première fois que des poursuites sont engagées contre les propos niant la réalité de la déportation des homosexuels pendant la seconde guerre mondiale ».
Par cette plainte, les associations Inter-LGBT, Stop Homophobie, SOS Homophobie, Mousse, Adheos et Quazar visent une phrase précise du polémiste candidat dans son livre paru en septembre, La France n’a pas dit son dernier mot (Ed. Rubempré) : « La déportation en France d’homosexuels en raison de leur orientation sexuelle, comme on dit aujourd’hui, est une “légende”. »
Lorsque la polémique avait éclaté en 2012, le président de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France, Serge Klarsfeld, avait déclaré qu’à sa connaissance, il n’y avait pas eu « d’homosexuel déporté de France ». « Parmi les déportés, il y avait des homosexuels mais ils ont été déportés comme Juifs, résistants ou droits communs », avait ajouté M. Klarsfeld. Dans leur plainte, dont l’Agence France-Presse a eu connaissance, les associations représentées par Me Etienne Deshoulières affirment, au contraire, que « la déportation des homosexuels lors de la seconde guerre mondiale est une réalité historique établie », qui a été reconnue à plusieurs reprises par des dirigeants français, tels que l’ex-chef de l’Etat Jacques Chirac, en 2005, ou l’ex-premier ministre Lionel Jospin, en 2001.
Eric Zemmour a déjà été jugé, et relaxé en première instance, pour « contestation de crime contre l’humanité » : il a soutenu que le maréchal Pétain avait « sauvé » les Juifs français. Le procès en appel s’est tenu en janvier et la décision sera rendue après la présidentielle des 10 et 24 avril. « Je n’ai pas connaissance de la plainte, je réagirai quand j’en connaîtrai le contenu », a commenté Olivier Pardo, avocat d’Eric Zemmour.